Certes il ne vient pas seul : Albert Camus lui sert de caution (il a adapté trois titres de l’écrivain : L’Hôte (2009), L’Étranger (2013) et Le Premier Homme (2017), mais il brûle néanmoins la politesse à Alberto Giacometti et à André Malraux, excusez du peu. Alors oui, la bande dessinée prend de plus en plus de place chez Gallimard avec ses labels-maison : Gallimard BD, Casterman, Futuropolis et Denoël Graphic. De plus en plus de grands auteurs de littérature sont adaptés en bande dessinée et les grandes figures littéraires trouvent une tribune dans les histoires en images.
« Je fais des coupes dans les chef-d’œuvre d’Albert Camus, nous dit Jacques Ferrandez. Mais j’y ajoute plein de choses, plein de détails. » Devenu un véritable spécialiste de l’auteur de L’Étranger, Ferrandez puise non seulement dans les archives d’Albert Camus –dont quelques pièces d’archives et manuscrits figurent dans l’exposition- grâce à une grande complicité avec la fille de l’écrivain, Catherine Camus, qui était là hier soir, mais aussi grâce à ses propres souvenirs. La famille de Ferrandez habitait la même rue que l’écrivain dont les parents achetaient leurs souliers dans la boutique des parents du dessinateur. Un travail de documentation vient encore compléter cette approche. Le succès est au rendez-vous : les ventes avoisinent les 90.000 exemplaires vendus.
Inaugurant sa galerie au 32 rue de l’université, siège de Gallimard Jeunesse, l’éditeur entend bien exploiter les auteurs de BD et les illustrateurs édités par son groupe, un peu comme Jacques Glénat, mais il précise que la Galerie Gallimard ne date pas d’aujourd’hui : son grand-père Gaston Gallimard avait ouvert une Galerie NRF puis une Galerie de la Pléïade cornaquées par André Malraux. « Les amateurs de livres et d’œuvres graphiques pourront y acquérir des éditions et des sérigraphies originales, des photographies d’écrivains tirées avec le plus grand soin et bien sûr des œuvres originales d’artistes. » Patti Smith, René Char & Alberto Giacometti, ou encore André Malraux succèderont au créateur des Carnets d’Orient. La BD reviendra rapidement, au début de l’été, avec une exposition sur le magazine (A Suivre).
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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