Nous ne reviendrons pas sur la description de l’évènement aux 1001 activités, mais sur une édition à l’ambiance un peu particulière électrifiée par le match de foot qui devait avoir lieu dimanche soir. Voici, en onze clichés, quelques-uns des aspects de cette édition réussie.
Projections de films, karaokés
On ne peut pas évoquer la génération manga sans mentionner les dessins animés du Club Dorothée ou de France 2, et ses successeurs, les japanimes aujourd’hui disponibles en DVD, les jeux vidéo, voire les CD reprenant les standards des génériques, eux-mêmes déclinés en karaoké. Ce classique de la culture nippone était de la fête et on pouvait aller se ridiculiser devant des centaines de personnes en beuglant des standards musicaux de dessins animés japonais, musiques d’ailleurs souvent produites en France...
L’école des Mangas
A peine sortis des affres du bac, les kids pouvaient se rasseoir sur des bancs d’écolier et passer leur « Concours de Naruto ». Le niveau de difficulté était digne du bac philo. Le lauréat recevait des goodies.
La chasse aux dédicaces
Honnie par une certaine classe de dessinateurs de BD, les dédicaces restent cependant un attrait majeur de ce genre de festival. C’est aussi simple que cela : un auteur aussi connu que la mangaka Aki Shimizu (Suikoden chez Soleil Manga), commençait sa séance de signature avec 250 tickets d’attente d’avance. Les quatre dessinateurs de Dofus, avaient, grâce à leur travail, remboursé les frais de leur éditeur dès le premier jour. En revanche, le stand de l’éditeur Paquet qui n’avait pas d’invité était déserté des fans. Heureusement, dans les stands de fanzines, de jeunes apprentis mangakas faisaient des dessins pour les otakus de leur âge, ce qui était l’occasion pour le visiteur de rencontrer dans des conditions amicales, la future star du manga international avant que son ascension ne le rende intouchable.
Des mangas français ?
Un intéressant débat à propos d’une nouvelle tendance, le lancement de mangas français, a du tourner court car la clameur du cosplay show empêchait d’entendre les questions posées par le public.
L’activité reine : le Cosplay
Le cosplay, justement, venons-y. Néologisme forgé par les mots anglais costume et player, il est l’une des attractions favorites des festivaliers qui retrouvent dans les costumes de ces fans affublés des tenues les plus extravagantes, non seulement les caractéristiques de leurs héros favoris, mais aussi les « variations libres » les plus frappadingues. C’est l’occasion de croiser de véritables fées angéliques se mouvant, entre deux volants de dentelle, comme des êtres de l’au-delà, et des monstres inquiétants aux lunettes de laser vert ou encore aux yeux rouges.
L’organisation de ce concours international n’est pas une mince affaire. D’abord parce que le show est minuté : on a trente secondes montre en main pour faire une courbette sur une musique choisie, sous la pression d’une foule en délire. Les organisateurs du Cosplay doivent faire en sorte que les players ou les groupes passent dans l’ordre pour que les listes de passage et les sonos soient synchro. Vraiment pas simple.
Pas facile non plus pour les cosplayers parfois contraints d’attendre leur tour pendant plus d’une heure sous une chaleur torride. Mais que ne ferait-on pas pour une minute de gloire !
Cool Japan !
Autre moment glorieux pour les amateurs, ils pouvaient, s’ils le voulaient, passer sur l’une des émissions les plus populaires du Japon, Cool Japan, où ils pouvaient venir expliquer ce qui leur paraît cool dans la culture japonaise. Un talk show entre l’auto-congratulation nationale et le (gentil) foutage de gueule des invités, en présence de M. le Ministre Fumihiko YAMADA, Directeur du Service Culturel et d’Information de l’Ambassade du Japon. Une reconnaissance sans précédent du phénomène manga en France par les Japonais eux-mêmes !
L’arbre aux souhaits
Autre truc rigolo : l’arbre aux souhaits. Il vous est loisible d’écrire un vœu sur un papier coloré mis à votre disposition et de l’accrocher à la branche de l’arbre aux souhaits. On pourrait croire que les vœux vont aller vers des sujets attendus comme « gagner au Lotto » ou « que ma petite sœur ne soit plus malade ».
Eh non, les souhaits aussi sont couleur locale : « Que je puisse aller voir Tokyo Hôtel [Un groupe de rock allemand. NDLR] en concert au premier rang SVP », « Qu’il y ait plus de yaoi en France [1] », « Je veux aller au Japon avec ma Marinou d’amour ! », etc.
La fin du Festival avait un cachet particulier : festivaliers comme vendeurs étaient parfois habillés de T-shirts bleus adornés de coqs dorés surmontés d’une étoile. Vers cinq heures, pas mal d’entre eux prirent le chemin du retour de peur que, bloqués dans les embouteillages, ils ne puissent pas voir la finale France-Italie.
JapanExpo a beau avoir atteint, pour sa septième année, l’âge de raison, les fans, eux, resteront à jamais de grands enfants !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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[1] Mangas à connotation homosexuelle destinés aux jeunes lectrices.
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