L’Escadron perdu - par Kirby & Robinson - Akiléos

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BD de guerre plus occulte, la combinaison n'est pas très originale. Cet album nous propose néanmoins un divertissement rondement mené, qui tient le lecteur en haleine.

En pleine Deuxième Guerre mondiale, un groupe de soldats américano-britanniques pas comme les autres est appelé à combattre des menaces surnaturelles mises au service du IIIème Reich par un Magus Korps, qui comme l’indique son nom regroupe des magiciens (peu recommendables bien sûr). Il ne faut pas s’attendre ici à grande subtilité : le manichéisme est de règle, avec des combattants allemands très méchants et sans personnalité (un seul à un nom...), et des Alliés très gentils, mais sur qui pèse l’ombre de divers drames personnels. Et pourtant, la lecture se fait avec grand plaisir. On a l’impression de retrouver tout au long de cet épais album l’ambiance des bons vieux films de guerre, quand les hommes étaient des hommes et les Allemands des salauds finis. Les péripéties des récits (la récupération d’un des sceaux de l’Apocalypse, la chasse à une Sybille moderne qu’emploient les Nazis) sont présentées à un rythme soutenu, et la mise en scène est tout à fait efficace.

L'Escadron perdu - par Kirby & Robinson - Akiléos

Le scénariste Chris Kirby réussit à donner chair à ces soldats de l’ombre qui font face à des horreurs joliment mises en images par le dessinateur Alan Robinson, en leur attribuant quelques caractéristiques qui les identifient facilement, que ce soit dans leur personnalité ou dans leurs capacités surnaturelles. L’artiste a quant à lui un vrai talent pour croquer des gueules, celles des humains comme celles des monstres. Il insuffle également une énergie certaine à ses planches, qui sont toujours faciles à lire, sans jamais tomber dans la facilité des pleines planches à répétition.

On pourra néanmoins regretter que le court épilogue proposé, d’une noirceur assez terrible, semble mené un peu trop vite pour que l’impact émotionnel de cette dernière histoire se fasse réellement ressentir. Le lecteur avait pourtant commencé à s’attacher aux divers personnages, mais il en aurait fallu un peu plus pour que ceux-ci deviennent plus que des "rôles".

Si cet Escadron Perdu [1] n’est pas la meilleure bande mélangeant guerre et fantastique [2] publiée de l’autre côté de l’Atlantique, elle reste tout de même un très bon moment de lecture pour qui n’en attend pas autre chose qu’un divertissement de bon niveau.

(par François Peneaud)

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