Laurent-Frédéric Bollée connaît les fondamentaux de la mécanique vanhammienne : un fil narratif à l’os, sans fioritures, des caractérisations sans ambiguités, des dialogues qui claquent, et une intrigue qui s’irrigue aux grands courants de l’actualité sans avoir trop l’air d’y toucher. Il faut dire qu’il connaît d’autant mieux la « technique » du démiurge bruxellois qu’il a fait partie des quelques scénaristes « adoubés » pour la série XIII Mystery. Ça vaut diplôme !
Son arrivée aux manettes de Lady S, une production tardive dans l’oeuvre de Jean Van Hamme, moins connue mais tout aussi solide et énigmatique que celle de l’homme à la tempe dépigmentée, coule pourrait-on dire de source, d’autant que Bollée connaît Aymond de longue date.
Rien d’étonnant que de voir flash-backs et séquences parallèles crépiter à toute vitesse pour converger vers un nœud gordien que l’héroïne va devoir trancher. Les scènes -pourtant écrites il y a plusieurs mois- évoquent l’actualité : les coups d’État en Afrique, les accidents d’avions mystérieux, des lycéennes enlevées par des factions islamistes, les manœuvres-coups fourrés pour capter les métaux rares…
Pour le moment, Rivka joue les idiotes, mais ses antagonistes ne perdent rien pour attendre…
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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