Nous l’avions constaté lors de notre précédente chronique et trois volumes après, ainsi qu’à deux de la conclusion, notre impression reste confirmée : il s’agit d’un rappel pour faire durer le plaisir car l’intrigue pourrait se conclure à tout moment. Dans le détail, deux sous-intrigues animent cet ultime acté, nommé After World.
Dans la première, qui occupe le plus de place, nous suivons le lycéen Riku, l’un des rares hommes réveillés qui ressent des désirs sexuels. Afin de les développer le gouvernement japonais le fait aménager dans une grande maison avec six colocataires féminines. Une situation qui s’avère une reprise à peine cachée de l’histoire de Shôta, jusque dans la caractérisation de certaines pensionnaires.
Une sous-intrigue extrêmement linéaire et prévisible, mais qui devrait ravir les amateurs de la série. Surtout que l’ambiance est ici légère et totalement bon enfant, voire candide, par rapport à la situation de Shôta. De plus, les auteurs pimentent un peu la chose avec une sœur par alliance, mais apparemment sans chercher à aller plus loin.
L’autre versant cet acte final concerne Reito de nouveau à la recherche d’un vaccin, cette fois-ci pour raviver la libido des hommes. À cela s’ajoute la menace de l’organisation terroriste qui souhaite l’avènement d’un monde sans homme. Concrètement il ne se passe pas grand chose dans cette partie là de l’histoire, si ce n’est une attaque terroriste en partie déjouée et aux conséquences limitées.
Cependant, sur la quête de Reito, le voyage de son équipe sur l’île de la communauté fermée de Kyûshû, narré dans ce tome, dynamise un peu cette partie. Il y rencontre le quatrième homme réveillé, ainsi que d’autres hommes dépourvus de libido. Ceux-ci sont finalement satisfaits de leur sort par ce retour à une vie agraire simple et par l’absence des contraintes sociales liées à la modernité.
Entre ce passage qui aborde pour une fois des thèmes sociaux généraux, liés à ce monde sans homme ou presque, et les péripéties amoureuses et sexuelles de Riku qui demeurent agréables à suivre, World’s End Harem constitue toujours une bonne lecture de science-fiction érotique. Cependant il apparaît aussi évidemment que les auteurs ont fait le tour de leur sujet : il ne leur reste donc plus qu’à conclure leur histoire.
(par Guillaume Boutet)
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World’s End Harem T16. Par Link (scénario) et Kotarô Shouno (dessin). Traduction : Fabien Nabhan. Delcourt/Tonkam, collection "Seinen". Sortie le 27 mars 2024. 179 pages. 8,50 euros.
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