Quelques années ont passé depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Les survivants ont réintégré leur foyer, mais oublier l’horreur des tranchées et des combats n’est pas si facile.
Pour les anciens héros, les honneurs sombrent sous le poids de la violence vécue. Une famille bien sous tout rapport va en faire la froide expérience lorsqu’un médaillé du front va dévorer femme et enfants dans un massacre sanguinaire que l’arrivée des policiers n’interrompt même pas. Cet événement hors norme pousse les services secrets à reformer la Cellule Prométhée, avec ses deux membres rescapés coiffés par un ancien missionnaire. Cette troupe d’élite devra résoudre une énigme flirtant avec les frontières de la réalité.
Patrice Larcenet et James avaient déjà collaboré sur la série Open Space et se retrouvent dans un cadre complètement différent. Naviguant entre l’horrifique et le drame psychologique, ils montent une parabole sur la guerre, jeu mortel aux vainqueurs invariables, et ses outils, générations de chair à canon. Le scénario développe une ambiance sombre et violente, et puise dans l’ambivalence et la puissance d’évocation de personnages anthropomorphes et denses qui occupent l’espace sans l’obscurcir ou le contraindre.
Cette mise en relief des protagonistes est permise par un récit qui sert un réalisme fantastique, entre une sauvagerie brute et une forme de recueillement et de respect de l’altérité. Plein de vitalité grâce à un découpage graphique clair et des cadrages dynamiques, le trait de James atteint sûrement ici son meilleur niveau.
Un premier opus plein et entier qui se révèle une belle découverte et ne demande qu’à se poursuivre.
(par Vincent GAUTHIER)
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