Lune d’Ombre - T2 : La Tour du silence - Par Sylviane Corgiat (...)

Lune d’Ombre - T2 : La Tour du silence - Par Sylviane Corgiat & Christelle Pécout - Les Humanoïdes Associés

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Voici la suite des aventures de Soledad, l'andalouse devenue pirate dans l'Islam du XIIIème siècle. Le lecteur va y découvrir une autre période de la vie de l'héroïne de la série.

Nous vous avions présenté l’an dernier le premier tome de Lune d’Ombre, qui lançait une série de belle facture. Ce deuxième volume confirme la première impression, et la renforce.
Après sa fuite de chez le Sultan, qui concluait le premier tome, Soledad est recueillie par Balibar, une ex-prostituée dirigeant un asile pour les femmes rejetées par la société. Mais Balibar n’est pas une sainte, et Soledad devra pour se sortir d’une situation dangereuse faire usage de sa pierre d’ombre, qui lui donne accès à un mystérieux pouvoir capable de matérialiser des ombres et de leur faire prendre forme. Parallèlement à la narration des souvenirs de Soledad en flash-back, les déboires de la pirate Soledad, racontés au temps présent, continuent : chargée de conduire un prisonnier aveugle qu’elle a fait échapper des geôles d’un chef local, ses retrouvailles avec le commanditaire ne se passent pas particulièrement bien.
On sent le souci de Sylviane Corgiat, la scénariste, pour la narration : les transitions entre les deux périodes sont étudiées et variées, la voix-off de Soledad est utilisée avec parcimonie, et la façon dont la vie du personnage principal est racontée est d’une grande fluidité. Ce qui est d’autant plus remarquable que la scénariste a jusque-là travaillé sur d’autres supports.

Lune d'Ombre - T2 : La Tour du silence - Par Sylviane Corgiat & Christelle Pécout - Les Humanoïdes Associés

Christelle Pécout, la dessinatrice, fournit aussi un beau travail : son dessin est évocateur, l’ambiance semble réaliste (jusque dans les très rares scènes fantastiques, justement d’autant plus frappantes), le travail de la coloriste n’y étant évidemment pas pour rien. Tous ses personnages ont des "gueules", et Soledad n’est pas une de ces bimbos qui peuplent la fiction de notre époque, mais plutôt une femme de caractère qui survit grâce à ses ressources personnelles... et à sa pierre d’ombre, legs d’une mystérieuse créature rencontrée pas tout à fait par hasard.

Alors même si l’éditeur se sent obligé de préciser que cet série est « loin d’être une série féministe », le lecteur un tant soit peu intelligent se dira que dépeindre une femme forte dans un monde violent est effectivement un acte féministe, ce qui n’empêche nullement les auteures de nous entraîner dans une histoire captivante et peuplée de personnages crédibles et vivants.

(par François Peneaud)

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