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Méridia, T1 : Les Fleurs de Dorkéïne - Par Thierry Gloris & Joël Mouclier - Delcourt

Par Charles-Louis Detournay le 11 août 2011                      Lien  
Porté par un graphisme fort et audacieux, {Méridia} évoque les turpitudes d’une société décadente aux prises avec un machiavélique jeu de pouvoir. Tous les ingrédients d’un excellent cru, avec un premier tome trouvant sa propre conclusion pour ne pas décevoir les lecteurs impatients !

Royaume de Meridia : sur le point d’être ordonné prêtre de Cybèle, le jeune Lysandre tombe dans un guet-apens avec sa délégation religieuse. Alors qu’il assiste impuissant au massacre des siens, il est sauvé de justesse par le chef des barbares.

Ce dernier n’est autre que son amour de jeunesse, rencontré au pensionnat militaire de Cardini, en Etrusie. Ce faux barbare, en réalité bras-droit d’un baron du nord, lui propose de le suivre dans une délicate mission : dérober à l’ordre de Cybèle son bien le plus précieux, les fleurs de Dorkéïne, qui renferme une terrible puissance, connue seule de leur grande prêtresse.

 Méridia, T1 : Les Fleurs de Dorkéïne - Par Thierry Gloris & Joël Mouclier - Delcourt

Profitons du relatif calme avant la tempête attendue de la rentrée pour se pencher sur un album paru il y a quelques semaines. Après les succès du Codex angélique et autres séries plus ou moins historiques, le regard est souvent attiré par les nouveautés de Thierry Gloris. La récompense est immédiate car ce premier tome d’une série de cinq possède déjà tous les éléments d’un excellent cru.

Diplômé d’Histoire, Gloris s’en éloigne pourtant de plus en plus en nous présentant une bien étrange Italie aux portes de la Renaissance : si on reconnait les positions géographiques de quelques villes et les caractéristiques dominantes de celles-ci comme les canaux de Venise ou les monuments de Rome, nous sommes bien loin de l’uchronie dans ce drame plus fantastique où une déesse peut transformer d’énormes ’sangliers’ en êtres humains plutôt limités.

Par-delà ce cadre aussi original qu’attirant, ce sont bien les passions humaines qui sous-tendent ce nouveau théâtre présenté par Thierry Gloris : l’amour, le pouvoir, la traîtrise, la religion, voilà les vrais moteurs de cette intrigue aussi riche qu’envoutante. La bassesse de l’homme le disputant à ces pulsions, on se surprend parfois à penser au grand Jodorowsky en se laissant entraîner dans cette contrée déchirée en tensions et guerres intestines.

Pour traduire au mieux toute la force de cet univers, il fallait trouver un dessinateur qui allie la force de l’illustration à la passion de la bande dessinée. Gloris l’a trouvé en Joël Mouclier, à qui l’on doit entre autres Dragons et Les Remparts d’écume. Mais depuis plusieurs années, Mouclier s’était spécialisé dans l’illustration, n’œuvrant plus en bande dessinée que pour réaliser les couleurs ainsi que quelques très belles couvertures (Hannibal Meriadec, Marie, etc).

Il n’a pourtant rien perdu de son talent, car sa transcription en couleurs directes de l’univers de Meridia séduit dès les premières pages : certaines cases sont de véritables tableaux, tandis qu’il parvient également à placer toute la sensibilité voulue dans les visages des personnages tiraillés par leurs passions et leurs ambitions.

Meridia s’annonce donc sous de très bonnes augures, avec ce premier tome qui entame le récit tout en se terminant comme la fin d’un premier chapitre. Un premier rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs de fantasy et de graphisme envoutant.

(par Charles-Louis Detournay)

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