Interview : Didier Pasamonik - Montage : Marguerite Valière
Les deux auteurs se connaissent, ils ont choisi le moment de la pandémie pour collaborer au « comics de bord » Wah Wah publié aux éditions Exemplaire, une revue dont le N°1 invitait Michèle Standjofski : « Michel et moi on avait décidé de faire quelque chose ensemble, on savait pas trop quoi, arrive le confinement, on se dit on va correspondre et voilà… » explique Charles Berberian dans le podcast.
Des éléments de ce « comics de bord » éphémère sont repris dans Une Éducation orientale (Casterman) où Charles Berberian raconte son enfance à Beyrouth qu’il a quittée à l’âge de 16 ans. Ce travail a été rendu nécessaire à cause de l’explosion du Port de Beyrouth il y a trois ans, le 4 août, qui a soufflé une partie du quartier de son enfance.
Pour Michèle Standjofski, il y a le Liban, ce beau Liban où elle réside, à la situation politique et économique inextricable, en permanent chaos en raison de l’écheveau complexe des communautés qui y vivent. Quand la guerre n’est pas dans la rue, elle est aux frontières, le Liban étant le terrain de jeu des grandes puissances régionales autant que les rapports de force complexes et mouvants de ses communautés.
Face à la peur et la violence d’un espace en ruine, elle parie sur l’espoir d’un élan collectif qui peut changer le cours de l’histoire. « C’est une fiction, c’est une légère anticipation même, précise Michèle Standjofski, ça se passe au début des années 2030, mais c’est nourri de tout ce qui fait le Beyrouth des dernières années… » Le dessin est beau, aérien, primesautier. La légèreté contre l’adversité, Catherine Meurisse nous en avait donné la recette naguère…
De Michèle Standjofski encore, il y a aussi en librairie Escape Ghosn qui raconte l’incroyable évasion, sur le mode grotesque, la cavale rocambolesque de Carlos Ghosn, le patron de Renault, qui a fui clandestinement Tokyo dans une boîte de matériel-son dans un périple qui passe par Osaka puis Istanbul. Ici, Michèle Standjofski a réalisé le scénario à partir de l’enquête du journaliste Anthony Samrani, rédacteur en chef à L’Orient-Le Jour. Le dessin quant à lui est réalisé par Mohamad Kraytem, illustrateur libanais. Cette aventure fantasque, ça aussi, c’est le Liban !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
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