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Steinlen au Musée Montmartre à Paris

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 11 octobre 2023                      Lien  
Le dessinateur et peintre suisse Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923), dont on célèbre donc le centenaire de la mort, est arrivé très jeune à Montmartre où il rencontre Rodolphe Salis en 1881, qui vient d’ouvrir un établissement qui deviendra célèbre et dont Steinlen dessine une affiche iconique : le cabaret Le Chat Noir. Dans la foulée, Salis fonde un journal au titre éponyme ; Steinlen en deviendra l’un des principaux animateurs, auteur notamment de bandes dessinées le plus souvent muettes -dont quelques histoires de chats- parmi les plus inventives de l’histoire du médium.

L’influence de départ est évidemment l’Allemand Wilhelm Busch (1832-1908), mais très vite ses dessins s’acclimatent au terrain montmartrois et cousinent avec ceux de Poulbot, Adolphe Willette, Caran d’Ache… Mais ses idées sont davantage sociales voire anarchisantes sans jamais tomber dans le militantisme.

Il trouve son audience en France, notamment grâce à la revue du Chat Noir mais aussi en Allemagne grâce à son ami Albert Langen, l’éditeur du Simplicissimus.
Sans occulter son travail d’illustrateur (il fallait bien faire un choix dans une œuvre prolifique), le Musée de Montmartre a voulu célébrer le peintre avant tout.

Steinlen au Musée Montmartre à Paris
L’Apothéose des chats à Montmartre. Par Steinlen - Ca 1885.

On y retrouve ses chats, bien entendu, dans une palette de couleurs… d’illustrateur, optant pour une structure lisible où l’idée prime, comme dans son Apothéose des chats de 1908. Les seules bandes dessinées présentes dans l’exposition sont d’ailleurs dans cette salle aux côtés de l’affiche ultra-célèbre pour la tournée du cabaret : cinq planches muettes où Raminagrobis est souvent tourné en ridicule.

Une affiche iconique, avec un chat...
Cinq planches de ce précurseur de la bande dessinée moderne

Les autres salles mettent en évidence sa « peinture sociale » où il décrit les gens du peuple (le traumatisme de la commune est encore bien présent) : paysans, blanchisseuses, porteuses de pain, trieuses de charbons… mais aussi les femmes des bas-fonds, les « femmes sans nom » ou trottins se livrant à la prostitution, ce qui produit de très beaux nus.

Son oeuvre est abondante : affiches, estampes, dessin de presse...

Le reste de son œuvre est traversé par l’époque : l’anticléricalisme, la guerre, la conscience de classe… On s’arrête étonné dans la dernière salle où l’on découvre la femme avec laquelle il partagea sa vie, après la mort de son épouse : sa gouvernante Masseida, une femme africaine d’Afrique de l’Ouest, dont il fait une fascinante odalisque.

Portrait de Massaïda
La catalogue de l’exposittion

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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Code EAN : 9782382031438

Steinlen – L’exposition du centenaire
Du 13.1.2023 au 11.02.2024
Musée de Montmartre, 12 rue Cortot, 75018 Paris

Photos : Kelian Nguyen & D. Pasamonik

✏️ Théophile-Alexandre Steinlen Etude sur la BD
 
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