Six pistolets, artefacts aux pouvoirs incommensurables, attisent toutes les convoitises et doivent déterminer de l’issue d’une bataille pour la sauvegarde du monde. Les retrouver, les posséder, en contrôler l’usage... : voilà le cœur de cette histoire.
Voué aux forces du mal, le cruel général Hume sort de sa tombe et rappelle ses troupes, son immortelle épouse et quatre comparses dignes des cavaliers de l’Apocalypse. Il lui faut désormais remettre la main sur son propre pistolet, le sixième, pour mener à bien son sinistre dessein.
Face à eux, Becky, qui n’avait rien demandé à personne mais se retrouve dépositaire de l’objet maudit, et Sinclair, ancien acolyte de Hume l’ayant trahi. S’engage une course-poursuite à travers un grand Ouest américain imprégné de magie et peuplé de créatures fantastiques.
Une ambiance sombre, à la fois instaurée par le récit et le dessin, une action menée tambour battant, une intrigue empruntant autant à l’imaginaire de l’occultisme qu’à celui du Far West... : The Sixth Gun se construit rapidement une identité forte et séduisante.
Western fantastique, les pistoleros y animent les morts et dévastent les villes, répandent le feu tout autant que la pestilence. Au-delà des références et de l’arrière-fond bibliques, la structure de cette quête évoquera tout autant Le Seigneur des anneaux -le sixième pistolet faisant office d’anneau unique- qu’Harry Potter : la présence de Hume tout au long de l’histoire fait écho à celle de Voldemort.
Très convaincant pendant la majeure partie du volume, the Sixth Gun laisse cependant un peu perplexe du fait d’un dénouement extrêmement rapide, un peu frustrant. Certains personnages introduits seront finalement évacués avant même d’avoir été réellement exploités. De même, certains enjeux présentés comme majeurs demeurent laissés en suspens, sans garantie qu’ils ne soient pas simplement oubliés.
C’est sans doute pour tempérer cette impression bizarre produite par la conclusion accélérée de ce tome 1 qu’Urban Comics sort rapidement le suivant, début juillet, inscrivant cette publication dans une opération commerciale alléchante : les volumes se trouvant proposés à 10 € au lieu de 17,50 €.
Peut-être la série s’orientera-t-elle davantage vers un traitement du type des Mystères de l’Ouest, en espérant toutefois qu’un fil rouge se profile à nouveau pour porter les aventures, jusque-là entrainantes, de Becky et Sinclair.
(par Aurélien Pigeat)
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The Sixth Gun T1 : "De mes doigts morts". Par Cullen Bunn et Brian Hurtt. Traduction Françoise Effosse-Roche). Urban Comics, collection "Indies". Sortie le 19 juin. 176 pages. 10 euros (prix de lancement jusqu’au 31 décembre 2014).