On sait que Hergé, dans L’Or noir, a envoyé Tintin dans la Palestine mandataire et que plusieurs fois dans son œuvre des Juifs ont été représentés, pas toujours de façon positive. C’est pourquoi les organisateurs ont voulu marquer le centenaire d’Hergé en invitant Tintin en Israël, à Jérusalem. A l’origine de cette aventure, une rencontre entre Michel Kichka , un dessinateur israélien d’origine belge (il avait fait ses débuts dans Curiosity Magazine avant de faire son alyah en Israël et d’y devenir un caricaturiste de dimension mondiale, régulièrement publié en France dans Le Monde ou dans L’Arche) et Pierre Assouline, auteur d’une biographie remarquée du maître de l’école de Bruxelles en 1996.
Ces passionnés de Tintin ont eu l’idée de réunir à Mishkenot Shaananim (un quartier célèbre de Jérusalem), le 29 novembre 2007 prochain, quelques spécialistes pour s’entretenir autour du thème « Hergé et la politique ». Un angle qui garde toute son actualité si l’on s’en réfère aux récentes plaintes de l’affaire Tintin au Congo. L’école Bezalel, Culture France, au travers de l’ambassade de France et Wallonie-Bruxelles, au travers de l’Ambassade de Belgique ont apporté leur soutien à cet évènement.
La matinée sera animée par le journaliste Emmanuel Halperin (correspondant de RTL à Jérusalem) tandis que l’animateur de l’après-midi sera l’ethnopyschiâtre Tobie Nathan
Dans cette journée, on compte parmi les intervenants :
Pierre Assouline (écrivain, chroniqueur littéraire, auteur d’une biographie d’Hergé en 1996) qui entretiendra ses auditeurs à propos d’ « Hergé et la Politique », analysant les deux versions de Tintin au pays de l’Or Noir — la première comprenant des scènes en Palestine et la seconde, modifiée pour les besoins de l’édition anglaise en 1969.
Daniel Couvreur (journaliste au Soir de Bruxelles, auteur de deux ouvrages sur Hergé : Les Vrais secrets de la Licorne et A la Recherche du Trésor de Rackham le Rouge avec Frédéric Soumois) qui traitera de « Tintin au Congo à l’ère de la colonisation européenne ». et de la polémique actuelle autour de cet album.
Dov Alfon (directeur éditorial des éditions Kinneret-Zmora à Tel Aviv) s’interrogera sur la question de savoir « Pourquoi Tintin devait rater son Alyah ? », une façon d’évoquer la place de la BD dans l’imaginaire culturel israélien.
Une table ronde suivra ces interventions avec ses trois intervenants autour de ces questions : « Hergé est-il neutre ? Tintin est-il dangereux ? ».
Didier Pasamonik (que nos lecteurs connaissent bien) fera une intervention qui aura pour titre : « Du moyen-âge à Hergé — la représentation des Juifs dans la culture belge de l’image ». Elle sera suivie d’un débat entre Plantu (éditorialiste graphique au Monde) et Michel Kichka qui raconteront l’influence d’Hergé dans leur travail.
Une table ronde et une conclusion avec Pierre Assouline, Daniel Couvreur, Michel Kichka, Didier Pasamonik et Dov Alfon clôtureront la journée autour du sujet : « Quelle peut être l’influence politique d’un dessin ? ».
Les conférences se donnent en français, avec traduction simultanée en hébreu.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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