À peine sorti de l’adolescence, Hamaguchi s’ennuie dans sa boîte, une société de grossiste en textile, à Kyôto. Un ami lui offre alors une info en or massif : un auteur de manga qu’il a rencontré cherche un assistant. Hamaguchi, tout engourdi de timidité, se présente la tête basse et se voit immédiatement mis à contribution ! Le test (car ç’en est un) est réussi et le jeune homme peut enfin lâcher son boulot.
Derrière ce nom d’emprunt, c’est bien lui-même qu’évoque Taniguchi s’exprimant pour la première fois dans un cadre autobiographique.
Un zoo en hiver passionne sur plusieurs plans : elle évoque l’éducation sentimentale d’un japonais dans les années 1960, le travail -souvent ingrat- dans les ateliers de mangaka. Enfin, la fraternité dans une famille éclatée...
Très sobre dans la narration, toujours aussi subtil dans le dessin, Taniguchi réalise là un de ses meilleurs albums, plus que jamais facile d’accès pour tous les publics. Tout au plus peut-on faire la moue sur sa façon de superposer les personnages sur les décors (souvent très détaillés). Et pour un pareil thème, souvent centré sur l’art du dessin, les couleurs auraient été les bienvenues. Mais les puristes répondront que le vrai manga ne jure que par le noir et blanc...
(par David TAUGIS)
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