Chinn T 2 - Par Vervisch et Escaich - Éditions Bamboo

Dans une Chine où l’on ne parlait pas encore de Jeux Olympiques et encore moins de Droits de l’Homme, Sagesse Éternelle et Muscle Flamboyant, deux amis voyageurs se retrouvent entraînés, bien malgré eux, dans de folles épopées. Ces deux jeunes adeptes des arts martiaux sont souvent contraints d’échapper aux terribles gardes de l’empereur lancés à leurs trousses. Dans ce nouveau tome, ils se voient à nouveau confier une étrange mission.

La communauté du monastère de la Vieille Forêt réputée pour son extraordinaire maîtrise des arts martiaux avait été épargnée des armées de l’empereur et des hordes de pillards qui ravagent la Chine de cette époque. Un mystérieux visiteur de passage au monastère constate que cette réputation est pour le moins usurpée : les moines ont totalement oublié les secrets de l’art du combat. Se sentant condamnés, ils décident de rechercher des maîtres capables de rendre à leur monastère leur grandeur passée. Sagesse éternelle, Muscle Flamboyant aidée par la belle Petite Fleur Bleue se retrouvent entraînés dans une aventure pleine de bruits et de fureur dont l’issue finale reste très prévisible.

Le principe de cette nouvelle série repose sur l’opposition entre deux héros joyeux, sympathiques et voyageurs et les méchants gardes de l’empereur. Ce second tome n’échappe pas à la règle. On reste néanmoins sur sa faim face à un récit qui révèle certaines faiblesses. L’intrigue est simple, voire simpliste, sans surprise (des bons, des méchants, celui qui frappe le plus finit par gagner !), sans véritable rebondissement. De ce point du vue, ce second tome ne se distingue guère des Bambous de la sagesse, premier opus proposé par Escaich, plus à l’aise dans des séries à gags comme Les Rugbymen ou Les Fonctionnaires. Si les personnages sont attachants, leur manque d’épaisseur psychologique ne permet pas de s’attacher à un récit conventionnel, un peu manichéen et sans véritable originalité. Les dialogues faciles restent plus influencés par nos tics de langage d’Européens du XXIème siècle que ceux de l’âge d’or de l’Empire, un détail qui n’aide pas le lecteur à entrer dans un récit qui par paraît un peu artificiel.

Le dessin de Vervisch reste assez inégal, si les décors et les ambiances sont bien restitués de manière crédible, néanmoins ceci cache mal certaines erreurs ou facilités notamment dans le traitement du mouvement ou des expressions de visages. Autant de points faibles déjà révélés dans un premier tome peu convaincant et qui semblent ici persister.

Toutefois, cette série sympathique, en proposant une autre image de la Chine (par les temps qui courent, pourquoi pas ?) a été primée par les lecteurs du Journal de Mickey et reste à découvrir. Les auteurs cherchent à séduire le jeune public notamment par le recours à les procédés qui ont déjà fait le succès de séries célèbres. Suivez mon regard : opposition entre deux héros, gigantesques bagarres avec les méchants bien identifiés, des jeux de mots sur le nom des personnages, il ne manque même pas la potion magique !

Malgré un second album qui manque encore d’une vraie personnalité, peut-être faut-il laisser du temps à la série pour s’installer durablement et permettre à ses auteurs de créer un vrai univers plus cohérent et plus convaincant.