Après une parution dans le journal Tintin, Coke en stock est sorti en album en 1958. C’est le fac-similé de cette édition originale qui est proposé aujourd’hui.
Dans cette première édition, des esprits chagrins ont reproché à Hergé de faire parler les Africains en "petit nègre". Le taxer de racisme, alors que son album dénonçait avec force les pratiques des esclavagistes modernes, pouvait paraître étonnant, mais Hergé se prêta de bonne grâce à la "neutralisation" de son texte quelques années plus tard.
Malicieusement, Hergé fait discourir les Noirs dans un français châtié, alors que le Capitaine Haddock leur répond, lui, en "petit nègre", ce qui accentue encore le gag, tout en adressant un pied-de-nez à ses détracteurs.
Encore un sommet dans l’art d’Hergé, tant sur le plan graphique que narratif. Poursuite des publications en fac-similé, désormais au rythme de trois par an.
(par Patrick Albray)
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Une histoire dense, truffée d’action, de gags, de trouvailles graphiques et narratives... Près d’un demi-siècle après sa parution, ce livre n’a pas pris une ride et, comme la plupart des livres d’Hergé, atteint un niveau de perfection inégalé. Avec tant de richesse et d’idées qu’on découvre encore, malgré plusieurs relectures, des petites choses qu’on n’avait pas remarquées auparavant. Malgré les contestations que son œuvre a du subir, malgré le déboulonnage d’idole qui l’a fait descendre du piédestal sur lequel on l’avait placé à sa mort, Hergé reste, encore et toujours, le sommet dans la création de bande dessinée. Et, indépendamment de toute béatification tintinophilique, cet album le démontre une fois de plus.
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