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Des classes BD à l’école primaire

Par Patrice Gentilhomme le 5 décembre 2005                      Lien  
Depuis plus d'une semaine des élèves de la région de Tours (Indre et Loire) participent aux premières "semaines littérature BD". Profitant de la dynamique créée par l'introduction de la Bande Dessinée dans les programmes de littérature de l'Education Nationale (programmes 2002), l'Inspection de l'Education Nationale de Tours Nord propose à des classes volontaires une expérience pédagogique inédite : la classe BD.

À l’image d’une classe de neige ou de théâtre, le principe de la classe BD repose sur quelques axes forts :
Des classes BD à l'école primaire Permettre de vivre une "parenthèse, ou une rupture", avec la classe traditionnelle autour d’un projet particulier et motivant (la BD jouant ici le principal rôle d’attraction).
- Faire participer des élèves d’école primaire (de 9 à 10 ans) à des activités culturelles d’importance dans un contexte pédagogique innovant et mobilisateur.
- Utiliser un support original pour faciliter l’acquisition des compétences exigées par les programmes scolaires.

Parmi les moments forts de la classe : des rencontres avec les auteurs (ici Eric Omond, scénariste de Toto)

Pendant trois semaines ces élèves de Cours Moyen vont donc s’initier à la bande dessinée à travers ses multiples aspects (lecture, travail sur les personnages, procédé de narration, etc.). Un bon nombre d’activités seront pluridisciplinaires et permettront de visiter des expositions thématiques, de participer à des manifestations d’envergure telles que BD Boum à Blois pour l’une des classes ou le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil pour une autre. Des rencontres ou participation d’auteurs ont déjà eu lieu ou vont se dérouler. Philippe de la Fuente pour Tours à Tours, Nicolas Pothier et Frédéric Falfedo pour Ratafia, Omond et Yoann pour Toto l’Ornithorynque ou encore Jean Luc Loyer pour Victor et Le Chat Botté vont rencontrer tout ou partie des classes concernées.

Découvrir les richesses de la BD

Vivre une semaine scolaire avec le Marsupilami ? C’est possible !

L’essentiel n’est pas de faire faire des BD aux élèves, (de nombreux ouvrages plus ou moins pédagogiques le proposent déjà), mais plutôt de permettre aux enfants d’appréhender ce médium dans sa richesse et sa diversité au travers d’activités de classe, de rencontres et d’explorations de pistes de lecture inédites. Concentrée sur un peu plus d’une semaine, cette activité tourne autour d’un moment fort (une visite d’auteur, la participation à un festival...) et d’activités diverses dont la BD reste le support principal et unique au service d’une thématique "littéraire" (l’humour, la BD animalière, les adaptations de textes ou de contes en bande dessinée, par exemple). L’idée consiste aussi à aider les enseignants à travailler avec un médium qui, il n’y a encore pas si longtemps, était banni de l’école ou constituait un "gadget pédagogique" réservé à quelques aficionados isolés et à propos duquel un bon nombre d’enseignants se sentent encore démunis.

Changement de regard

Travailler avec les auteurs : Jean Luc Loyer viendra dans une classe de CM2 de Tours

Au terme de la seconde semaine d’expérimentation chacun (élève comme enseignant) reconnaît que son regard sur la BD a changé : de lecture facile et cantonnée au seul divertissement, elle est devenue objet de littérature et support d’acquisition de connaissances (rôle de la couverture, inventaire des procédés narratifs, connaissance des auteurs, etc.).

Pour mettre en place ce dispositif, il a fallu s’entourer de nombreux partenaires locaux et professionnels : éditeurs (Delcourt, Casterman et CNDP SCEREEN), libraires spécialisés (Bédélire du réseau Canal BD et Libr’Enfant à Tours), associations et bibliothèques... chacun contribuant à faciliter le prêt d’ouvrages ou d’expositions. Le site internet de l’inspection rend compte au jour le jour de l’avancée des travaux, participant ainsi non seulement à la diffusion de ce travail mais aussi à sa reconnaissance institutionnelle.

Et si la BD favorisait autant le dépaysement que les traditionnelles classes de mer ou nature de naguère ? C’est le pari qu’ont voulu tenir quelques enseignants tourangeaux !

Un aménagement spécifique des classes a parfois été nécessaire pour mieux appréhender la BD.

(par Patrice Gentilhomme)

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