Fort de deux Ignatz Awards obtenus en 2011 et gratifié de nombreuses critiques laudatives, Je vais te mordre !, initialement publié aux États-Unis, laisse le lecteur pantois tant on a l’impression qu’il y a erreur sur la marchandise.
Si l’aventure qui donne son nom à l’album -un gamin énervé qui mord au point de tout arracher ce qui se trouve sur son chemin- peut trouver grâce aux yeux de ceux qui aiment comprendre rapidement le sens une histoire, les différents styles mobilisés, entre visées poétiques et histoires scatologiques, et un graphisme qui se cherche tout autant -tantôt en couleurs, tantôt en noir et blanc- sans être particulièrement accrocheur, on se demande s’il faut y voir un style et un mode de narration entièrement nouveaux, qui confèrent au génie, ou si l’on a entre les mains un ouvrage totalement décousu, pénible à déchiffrer, et dont les personnages n’apparaissent que trop brièvement pour que l’on comprenne ce que l’auteur a voulu en faire.
Ces derniers demeurent assez peu expressifs et leurs gestes peu assurés ou maladroits font longuement s’interroger sur leur volonté et le sens des histoires. On pourra là aussi toujours objecter que le lecteur en construira lui-même le sens, permettant de multiples lectures et interprétations de l’ouvrage. Mais nous ne sommes guère convaincus.
Le site Internet de Joseph Lambert vaut que l’on y jette un œil, mais il ne reflète pas l’impression générale laissée par cette lecture : submarinesubmarine.com.
(par Damien Boone)
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