Marie apprit de la bouche de Gabriel qu’elle était celle choisie par le Très-Haut pour engendrer le messager de paix qui délivrerait le monde du mal.
Mais pour procréer, il faut être deux. Comment fut choisi le père ? Un ange, sous les traits d’une magnifique femme nue, arrive sur notre terre pour trouver celui qui deviendra le géniteur de Jésus. Cette ange devra donc annoncer à un homme parmi les hommes qu’il sera le père du Messie, du sauveur de l’humanité.
Cette relecture de la Nativité par la recherche du père se passe sous l’égide des trois Rois Mages : Melchior, Balthazar et Gaspard.
La peinture à l’huile expressionniste utilisée ici est splendide. Elle met en relief les décors somptueux aux paysages hallucinants de justesse et de beauté. L’excellence du trait fluidifie la lecture du début à la fin de l’ouvrage. Les personnages sont affublés de faces caricaturales, de visages burinés ou de traits fins, mais leur représentation est toujours magnifiée.
Cette réussite esthétique permet une première approbation du lecteur malgré le sujet polémique à traiter.
Ce récit étonnant et détonnant, fable morale qui ne verse jamais dans un ton moralisateur, s’extrait de tout manichéisme quelconque et réducteur.
Le ton parfois décalé qui est employé ainsi que la cocasserie de certaines situations créent un lien et une affection pour les personnages. Leurs relations sont très bien travaillés et rendues plausibles par l’humour de certains passages.
Le graphisme et le contenu des dialogues mettent à nu les divers protagonistes. Le texte de Michel Faure décrit des êtres dans leur bonté comme dans leur vice, chacun exprimant plus ou moins l’une de ces faces.
La brillante réalisation de l’ensemble nous offre un conte mythologique à la façon des Grecs anciens, bien plus qu’une relecture pure du mythe catholique.
(par Vincent GAUTHIER)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion