Tout tient dans le nom même du scénariste de cet album : Gwen de Bonneval, lui-même descendant de la famille du Pacha. Il passa sa jeunesse à scruter le portrait de cet ancêtre enturbanné, partant sur ses traces au château familial de Coussac-Bonneval (Haute-Vienne), mais aussi sur sa tombe visible dans le carré des Derviches de Péra, à Istanbul, non loin de la rue qui porte son nom turc : Humbaraci Ahmed Pacha. Devenu scénariste, ce destin extraordinaire ne pouvait que se trouver au bout de sa plume.
Dans le premier volume, on découvrait le fougueux Bonneval, jeune soldat écervelé et querelleur. Dans le second, on trouve un homme forgé par ses faits d’armes, proche du Prince Eugène de Savoie, lui-même au service de l’empereur d’Autriche, rival du roi de France.
Bonneval le libertin, le libre-penseur, ne réalise pas le poids et l’inertie de l’ancien régime. Il est dans la modernité et a la naïveté de croire que la cour de France évoluera, oubliera ses frasques de jeunesse.
En France aussi, une femme l’attend, sa cousine Judith-Charlotte de Gontaut-Biron qui l’aime sincèrement. La mort du roi permet un retour en grâce, mais ses ennemis veillent...
Hugues Micol déploie avec brio ces images chatoyantes du Grand Siècle. Il est comme son héros, fougueux et haut en couleurs, brillant dans les batailles, riche en anecdotes.
Voilà une bande dessinée d’aventure dont on ne se lasse pas de tourner les pages et qui ne vous décevra pas.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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