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Les petits carnets des éditions Charrette

Par Morgan Di Salvia le 23 février 2011                      Lien  
Les éditions Charrette cultivent avec goût l’art du carnet de dessin. Leur collection, déjà riche d’une dizaine de titres, accueille ces jours-ci trois nouvelles signatures : Alfred, Thierry Martin & Julien Loïs.

C’est dans un immuable format 12x16cm que l’on peut apprécier depuis quelques années les petits calepins dessinés que font paraître les éditions Charrette. Ils sont principalement monographiques. Ainsi, Tanxxx, Rica, Lolmède, Riff Reb’s, les Frères Guedin, Asseyn, Spig et Craoman se sont déjà pliés à l’exercice. L’an dernier, avec habileté, la collection proposait un Tribute to Popeye, alors que le personnage de Segar était fraîchement tombé dans le domaine public. Après cette exception collective, c’est le retour aux carnets personnels. La récolte 2011 des éditions Charrette débute avec Alfred, Thierry Martin et Julien Loïs.

Les petits carnets des éditions Charrette
© Alfred - Editions Charrette

Fidèle collaborateur des éditions Charrette, où il a déjà publié plusieurs ouvrages, Alfred a choisi d’intituler son petit recueil le Bec dans l’eau. Un titre un brin narquois, car l’origine du projet est le moment de flottement vécu par l’auteur après une longue période sans dessiner. Il consigne donc dans ce carnet des dessins pour se dérouiller, une gymnastique graphique proche de l’écriture automatique. Une encre qui récolte des résidus de rêve, comme l’explique joliment l’auteur dans son avant-propos.

© Thierry Martin - Editions Charrette

Thierry Martin, quant à lui, ne s’embarrasse pas d’un titre pour son recueil. Ça tombe bien, puisque la plupart de ses modèles sont fort peu vêtues. Son carnet est noirci de pin up lascives qui vous regardent l’œil en coin. Martin soigne amoureusement leurs rondeurs sensuelles. Il règne sur son petit livre un parfum érotique seventies que n’aurait sans doute pas renié le grand Robert Crumb.

Le dernier larron de cette triplette de carnet est Julien Loïs, plutôt connu jusqu’ici comme coloriste [1] . Il fait montre d’un style urbain inspiré, ses dessins baggy évoquent des affiches de concert hip hop, ou des pochettes de disques.

© Julien Loïs - Editions Charrette

Avec cette collection 12x16, la petite structure girondine a en quelque sorte créé l’art book de poche. Un concept chic et pas cher.

Il est à noter que vous pouvez acquérir un coffret spécial en édition limitée qui soutiendra les éditions Charrette, dont le récent changement de diffuseur/distributeur a passablement secoué la trésorerie. L’objet est vente sur le site de l’éditeur au prix de 38€. Il comprend un boitier imprimé en sérigraphie deux couleurs contenant les trois prochaines parutions de la collection en avant-première : Tanxxx #3, Yannick Corboz & Nancy Peña.

(par Morgan Di Salvia)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

Illustrations © Alfred - Thierry Martin - Julien Loïs - Editions Charrette

VOIR EN LIGNE : le site des éditions Charrette

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[1Il a travaillé sur Les Innommables, Tigresse Blanche, Raj, Spoon & White,...

 
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19 Messages :
  • Les petits carnets des éditions Charrette
    23 février 2011 12:32, par ishimou

    Une gentille initiative sympathique dans laquelle il va encore falloir séparer le bon grain de l’ivraie.
    Qui sera notre guide pour cette mission, notre expert bienveillant ?
    Une seule image de Carlos Nine contient en elle plus d’âme et de sensibilité que douze de ces carnets, qui ne sont que d’encombrants objets de surproduction et alimentent les futures querelles de magasiniers/libraires.
    On le range où ? on en fait quoi ? c’est po de la BD vot’truc là !
    Le naufrage éditorial et graphique actuel n’est pas inintéressant du point de vue de l’art, si toutefois on a le talent d’en faire une peinture, un peu comme dans Blotch, carrément comme dans Blotch ! Pardon.

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    • Répondu par charrette le 23 février 2011 à  13:41 :

      Bonjour monsieur Ishimou ou madame Ishimou (avec un pseudo comme cela, on a déjà la couleur du commentaire.)

      Dans votre commentaire, il est question d’âme et de sensibilité... Deux notions très relatives.

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    • Répondu par Thierry Joor le 23 février 2011 à  13:51 :

      Quel vilain et mauvais coucheur vous faites, mon cher Ishimou.
      sachez Que Julien Lois, Thierry Martin et Rica sont des (futurs) grands auteurs. Cela ne m’étonnerait pas de les retrouver dans les futurs prix de tous les festivals BD. Ils ont un trait, une personnalité, tout autant que Carlos Nine. Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir... Aveugle ou tout juste l’un de ces suiveurs qui n’acceptent un auteur que quand il est reconnu par les médias ou l’intelligencia.
      La charrette ne fait pas un travail de surproduction comme vous le dites, mais un travail de découvreur et un travail de fond. Je leur souhaite longue vie.

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      • Répondu par ishimou le 23 février 2011 à  17:10 :

        Cher Monsieur Joor, je parle bien de séparer le bon grain de l’ivraie, pas de tout jeter. Vous étiez autrefois un libraire attentionné, précis et passionné, je me permets de vous dire que vous manquez au paysage de la libraire bruxelloise.
        Dans l’une de celle-ci, située sur le boulevard entre un kebab et un bistrot non loin de la bourse de bruxelles, je me suis vu répondre que les ouvrages des éditions Rackam que je souhaitais commander n’étaient plus disponible, alors qu’il s’agit d’un mensonge, l’éditeur lui-même m’ayant répondu le contraire par email. Je pense que non seulement plus personne ne fait correctement son travail, mais qu’en plus certains font n’importe quoi. Aujourd’hui il faut sans cesse lutter contre cette idée qu’il est dérisoire de réfléchir, et quasi criminel d’aller contre le vent...
        Chez sans-titre vous prêchiez la bonne parole, vous n’aimiez pas le commerce, aujourd’hui vous occupez un poste éditorial, mettez un stop à la surproduction, on est tous complètement noyés. Faite comme dans l’agriculture accordez vos violons entre collègues éditeurs pour faire une année (c’est pas grand chose) de jachère, qu’on respire. On va où ? Le dernier Tardi n’est même plus visible chez les vendeurs de poireaux.
        Vous disiez aussi que dessinateur c’était un métier de chien, qu’avez vous fait dans vos fonctions pour changer cela ? Faut-il que des grands artistes comme Conrad s’expatrie pour retrouver une dignité professionelle ? Ou alors on continue le naufrage graphique ?
        En vous remerciant de l’attention que vous porterez à mes propos sincères.

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      • Répondu par charrette le 23 février 2011 à  18:09 :

        merci :)
        Cela fait fort plaisir.

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    • Répondu par tanxxx le 23 février 2011 à  14:14 :

      "d’encombrant objets de surproduction", très à propos, quand on parle de Charrette, et très flatteur quand on parle du travail des illustrateurs. Bravo. La comparaison avec Nine n’en parlons même pas, autant comparer la choucroute et le cassoulet.
      Et pour le ranger, je sais pas moi, achetez des étagères ?
      Je savais que l’illustration était bien mal considérée en france. Ce genre de commentaire ne fait que confirmer, et ça me désole.

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      • Répondu par charrette le 23 février 2011 à  18:08 :

        C’est étrange que le problème du format se pose pour les univers bande dessinée et ne se pose pas en littérature jeunesse ?

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    • Répondu par Philippe le 23 février 2011 à  15:55 :

      Ce n’est pas parce que vous n’aimez rien ni personne qu’il faut balancer votrre aigreur à la face du monde, chacun de ces auteurs a le droit d’exister, chaque livre est une richesse.

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      • Répondu par ishimou le 23 février 2011 à  17:12 :

        Chaque livre est une richesse mais dès qu’on a payé fort cher l’un de ses carnets on l’est moins.

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      • Répondu par charrette le 23 février 2011 à  18:08 :

        merci de votre soutien

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        • Répondu par Pol le 24 février 2011 à  00:23 :

          Pourquoi faut-il dans chaque forum un Ishimou ou un Pincemi réac et mal luné pour foutre une ambiance de m... , la vie est déjà bien assez pénible comme ça, la bd est un loisir, on cherche à se détendre, pas les conflits stériles.

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      • Répondu par ishimou le 23 février 2011 à  22:18 :

        Vous qui vous y connaissez si bien en richesses, en livres, voire en livres plein de richesses, dites-moi où trouver à Bruxelles le livre de Manuele Fior, 5000 kilomètres par secondes fauve d’or à Angoulême. j’ai fait trois épiciers aujourd’hui et je n’ai toujours pas trouvé ce livre...dans la capitale de l’Europe... trois semaines après la fin du festival d’Angoulême

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        • Répondu le 24 février 2011 à  03:17 :

          Arrêtez les épiceries et allez voir les libraires, banane !

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        • Répondu par charrette le 24 février 2011 à  09:30 :

          Ishimou,

          Je sens que vous êtes frustrés de ne pas trouver les livres que vous souhaitez lire et que vous ne trouvez pas dans votre ville.
          Sur ce forum, personne n’est responsable de ce fait.
          Il est donc inutile de nous agresser sur ce forum.

          Au vue des termes que vous utilisez pour définir les libraires, il ne faut sûrement pas être surpris que ces derniers ne fassent l’effort de vous aider. Être mécontent est une chose, être grossier en est une autre.
          A moins que votre comportement en présence d’une personne physique soit différent de celle que vous montrez sous pseudo...

          Concernant la surproduction, vous semblez militer pour une diminution des ouvrages publiés. Dans le contexte économique actuel, il y a fort à parier que les ouvrages qui semblent être dans vos goûts littéraires, seraient les premiers à disparaître. Chez les majors de l’édition, la rentabilité d’un ouvrage tel que "Mademoissele Else" est beaucoup moins rentable qu’un album traditionnel (grand public public).
          N’allait pas croire que cela soit différent pour les éditeurs dit indépendants. Prenons le cas du catalogue Rackham, Un livre de Miller est plus rentable qu’une création suivie par la structure.

          Dans les amateurs de livre de type "roman graphique" (je sens que vous n’allez pas aimer ce terme), j’entends beaucoup de monde militer pour une diminution de la "production". Très bien.. Ok ! mais n’oubliez pas que vos livres chouchous risquent d’être les premiers concernés par ce désherbage.

          La mutation du système de diffusion-distribution concernant les labels "indépendants" est un prémisse à ce que j’expose ici.

          Dans vos commentaires, vous parlez de la difficulté d’obtenir des ouvrages provenant de chez Rackham et Atrabile.

          C’est deux structures sont en Diffusion et Distribution :
          Belles Lettres Diffusion Distribution.

          Vous semblez attentifs à ce qui se fait dans le monde de "l’indépendance". Pourquoi ne pas prolonger votre réflexion
          et vous interroger sur ce qu’il se passe actuellement pour ces éditeurs ?

          Concernant le fauve d’or, avez-vous envisagé la possibilité que ce livre soit épuisé ?
          Peut-être aurait-il fallu l’acheter avant qu’il obtienne son prix ?

          Rappelons que l’ouvrage a été publié en janvier 2010.

          Je vous trouve bien acide... et surtout, je trouve que votre réflexion ne va pas plus loin que le bout de votre nez.

          Dommage !

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          • Répondu par ishimou le 24 février 2011 à  12:20 :

            J’ai bien reçu votre commentaire et je vous en remercie. J’y répondrai plus complètement, lors d’un coup de fil que je vous adresserai dés que j’en aurai le temps très prochainement, nous aurons alors l’occasion de nous écouter, je tenterais de vous exposer mon point de vue.
            Le forum n’a pas de règle en ce qui concerne l’identité des intervenants, donc je ne me sens pas obligé, comme d’autre d’y revéler une idendité. par contre je vous demanderai de m’informer de votre nom afin que lors de mon appel je puisse parler à la bonne personne. D’avance merci.

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            • Répondu par charrette le 24 février 2011 à  13:40 :

              Je me nomme Loïc Dauvillier.

              Répondre à ce message

              • Répondu par ishimou le 24 février 2011 à  19:45 :

                Monsieur Dauvillier, Le n° indiqué dans l’onglet de votre site, 03 44 48 12 62 ne vous est plus attribué. Pourriez-vous me communiquer votre numéro actuel.D’avance merci.

                Répondre à ce message

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