Ugly Princess T2 & T3 - Par Natsumi Aida - Akata

Mito est une collégienne pleine de rêve et de vitalité… mais voilà elle est aussi moche ! Pas le genre de mocheté atroce, ni même un problème de surpoids. Non, son corps et son visage se trouvent simplement disgracieux et possèdent un nombre important de défauts esthétiques. Elle n’a pas de chance et comme on dit « elle n’a pas été gâtée par la nature ».

Dans la lignée du premier tome, Natsumi Aida continue de tisser son « conte moderne » en suivant le parcours de son héroïne dont la plus grande ennemie est sans doute elle-même, ou plus exactement ses complexes au sujet de sa « beauté ».

Nous avions laissé Mito se précipitant en pleine nuit à son collège afin de protéger le tableau qu’elle avait réalisé avec Kunimatsu, l’élu de son cœur, pour la fête de leur école. Sans véritable surprise elle le retrouve là-bas et elle réussit à trouver le courage de l’inviter à une sortie s’ils remportent le grand prix.

La victoire se trouve au rendez-vous et l’invitation se change en sortie en groupe mais peu importe : pour Mito il s’agit d’une immense pas, aussi bien pour sa relation avec Kunimatsu que pour le développement de sa confiance en elle.

Sortie et look : un nouvel horizon pour Mito !

KENGAI PRINCESS © 2014 by Natsumi Aida/SHUEISHA Inc.

Cet épisode se révèle relativement simple mais demeure bien ficelé avec comme d’habitude des dialogues et des situations qui font mouche, amenant la série loin des clichés tout en usant pour poser les jalons.

Outre cette sortie relevant de la comédie romantique classique, ces tomes abordent deux grands sujets. Le premier, attendu, concerne les magazines de mode que Mito se met à lire et à suivre les conseils avec plus ou moins de bonheur, donnant lieu à des épisodes très mordants – que ce soit sur les plans pour perdre du poids, les conseils beauté, la visite chez le coiffeur ou les tests qui doivent nous révéler notre situation et les actions à entreprendre pour réussir en amour.

Si Natsumi Aida s’amuse et nous amuse beaucoup avec ces questions et ces détournements, elle n’en fait pas pourtant une influence néfaste à éviter, préférant mettre l’accent sur la capacité de ses héroïnes, et ses lecteurs, à faire la part des choses : il y a de bons conseils à piocher ici et là, il faut simplement savoir prendre le recul nécessaire afin de ne pas s’y abandonner.

Les bons conseils des magazines !

KENGAI PRINCESS © 2014 by Natsumi Aida/SHUEISHA Inc.

L’autre grand sujet qui coure tout le long de ces deux tomes est l’amitié, et plus précisément celle qui unit le trio d’amies dont fait partie Mito, dont la passion pour ces fameux magazines, et les « trucs futiles de filles » vont mettre à mal.

Toujours très juste, Natsumi Aida s’attache ainsi à aborder les différents aspects de cette transformation qu’est le début de l’adolescence, avec ses complexes, ses tentatives et expériences, ainsi que ses maladresses et ses peurs d’être rejeté.

Série courte, de sept tomes en tout, Ugly Princess sait se montrer à la fois tendre et féroce, juste et burlesque, et brosse une critique sociale assurément de grande qualité.

Malaise entre amies

KENGAI PRINCESS © 2014 by Natsumi Aida/SHUEISHA Inc.