L’ouvrage se présente comme ses prédécesseurs : en grand format, dos toilé, divisé en trois parties (les planches en couleur, un dossier de 30 pages et les planches originales).
Analysons brièvement la première partie. Les couleurs sont belles et la relecture en ce format est d’un grand confort (d’autant plus apprécié par les plus anciens d’entre nous à la vue déclinante). Des détails nous apparaissent enfin pour parfaire notre bonheur. L’histoire, nous la connaissons mais grâce au génie de ces deux maîtres d’œuvre, on se surprend à rire encore et toujours à cette multitude de gags et de références culturelles qui s’enchaînent sans temps mort.
Un foisonnement d’idées dont seul René Goscinny en avait la recette. Une partie des secrets de celle-ci est dévoilée dans le superbe dossier central. La méthode paraît pourtant des plus simples et classiques : il notait quelques idées convenues sur le peuple anglais ainsi que des lieux communs incontournables avec leur traduction latine. Ces petites notes sont ici reproduites. Ce formidable document sera très apprécié des fans du gaulois.
Venait ensuite le synopsis tapé à la machine et ici reproduit dans son intégralité (15 feuillets). Ce document inédit est remarquable car il permet de constater combien le scénariste était précis et claire. On apprend également, en examinant les planches correspondantes à mesure que notre lecture du synopsis progresse (exercice des plus amusants et intéressants), que le dessinateur respectait dans tous leurs détails les indications de son ami.
Cette relecture approfondie, enrichie de ces documents inédits, ravive notre plaisir à redécouvrir cette aventure. On remarque également que de nombreux détails seront ajoutés par la suite au synopsis du scénario. Par exemple, la célèbre apparition des Fab Four en dernière case de la planche 15b n’est nullement mentionnée dans cette première partie du travail de René Goscinny.
Cette référence à la Beatlemania, nous rappelle à quel point, la série a toujours fait écho à l’actualité du moment. En effet, ces planches ont été publiées dans Pilote à partir du 9 septembre 1964 et les Beatles avaient sorti leur premier album le 22 mars 1963 et leur premier passage à Paris ( trois semaines à l’Olympia) datait de janvier 1964.
Enfin les scans des planches originales (sauf les planches 29,35 et 36 qui sont remplacées par les versions de la Grande Collection) sont toujours un régal. Ils sont de belle facture. En les examinant, on y perçoit par endroits des traces de crayonnés qui ont persisté sous l’encrage (par exemple à la case 1 de la planche 5b). La même constatation s’opère au niveau du lettrage (par exemple dans le premier phylactère de la case 1 de la planche 6b). De menus détails mais si précieux et savoureux aux yeux des passionnés de la série.
En bref, concernant cet album, nous laisserons le mot de la fin au cousin germain d’Astérix, Jolitorax : « Bonté gracieuse ! Je dis, ça c’est un morceau de chance ! ».
« Fin de l’épisode. »
(par David SPORCQ)
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