Romans Graphiques

Audrey Hepburn : l’ange perdu

Par Stéphane GROBOST le 6 mars 2024                      Lien  
La collection 9e et demi publie son 2e album consacré à une actrice glamour du Hollywood classique : Audrey Hepburn devenue une des icônes du cinéma la plus adulée du 20e siècle : une étoile filante qui se retire de l’écran au début des années 70 pour s’engager en faveur de l’Unicef jusqu’à la fin de sa vie.

Au scénario, Jean-Luc Cornette met en lumière la femme vulnérable et humaniste derrière la star adulée : femme fragile mais aussi souvent combative dans le choix de certains de ses films et dans son soutien à la cause des enfants défavorisés.

Audrey est née dans la noblesse belge en 1929 : elle rêve de devenir danseuse classique mais devra y renoncer à cause de sa santé déficiente. On suit son parcours de façon chronologique : de son enfance marquée par la guerre, la résistance et les déménagements à sa relation difficile avec son père qui épouse la cause fasciste. Elle est repérée en 1948 pour un petit rôle au cinéma dans un film didactique sur la langue Néerlandaise. Puis, son charme va opérer : ses grands yeux noirs vont être un de ses meilleurs atouts devant la caméra , les succès vont s’enchaîner : après le film Nous irons à Monte-Carlo de Jean Boyer (1951), elle incarne Gigi dans une adaptation du célèbre roman de Colette. À 24 ans, elle reçoit l’Oscar de la meilleure actrice pour Vacances romaines de William Wyler en 1953. Sa filmographie s’étoffe et se diversifie (pour ceux que cela intéresse, on la retrouve à la fin de l’ouvrage)[Citons en les films clefs : Sabrina en 1954, Drôle de frimousse en 1957, Diamants sur canapé en 1961, Charade en 1963 et My Fair lady en 1964.]. Audrey séduit par sa candeur et son charme qui sont en décalage complet avec les standards sexy de l’époque incarnés par les blondes fatales.

Dans cet album, Cornette donne à voir une vie sentimentale tumultueuse où les hommes se succèdent sans combler son désir d’une vie familiale stable, peut être pas sans rapport avec une relation fusionnelle à la mère.

Audrey Hepburn : l'ange perdu

On découvre une nouvelle autrice, Agnese Innocente, qui décrit une Audrey émouvante dans un style semi réaliste qui lui donne un charme enfantin : ses gros yeux évoquent ceux d’un faon et les choix de mise en page contribuent à l’iconiser au point d’en faire une « sainte laïque » au service de causes humanitaires. Le dessin raconte souvent sans texte les joies et blessures secrètes qu’il est bon de redécouvrir dans toute sa complexité.

On a là une histoire bien construite, dont le style graphique peut déconcerter mais qui se laisse lire facilement, avec au bout du compte une belle leçon de vie, loin des parcours d’acteurs égocentrés et névrosés dont le bizness du biopic fait ses choux gras.

(par Stéphane GROBOST)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782344056356

Glénat ✍ Jean-Luc Cornette ✏️ Agnese Innocente à partir de 13 ans Biopic
 
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18 Messages :
  • Audrey Hepburn : l’ange perdu
    6 mars 21:26, par Olive

    On dirait du Fabrice Parme dans Astrid Bromure, jusque dans les textes typographiés dans les bulles.

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    • Répondu par Milles Sabords le 8 mars à  08:05 :

      Bio adulte avec un graphisme jeunesse… à un moment il faut choisir son cœur de cible au risque de mettre à côté !

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      • Répondu par J.Jacques le 8 mars à  13:43 :

        Cette collection 9e met souvent à côté, le Jacques Tati était un désastre.

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        • Répondu le 8 mars à  15:08 :

          Arrêtez de défoncer les livres en 2 phrases assassines et sur la foi de deux extraits dans un article d’Actua BD. C’est facile, c’est dégueulasse et pour ceux d’entre-vous qui sont auteurs ou prétendent l’être, vous n’aimeriez pas qu’on fasse ça sur vos propres bouquins.

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          • Répondu par Milles Sabords le 8 mars à  16:52 :

            J’ai vu le livre en librairie, je l’ai sérieusement parcouru et mon avis ne fustige pas l’œuvre mais la gestion éditoriale. Comme tout auteur, j’ai pris aussi des critiques pour mes albums, mais ce n’est pas ça qui descend un livre, par-contre, un choix commercial mal réfléchi, ça oui.

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            • Répondu le 9 mars à  00:36 :

              Si vraiment vous êtes auteur, 1000 Sabords, c’est encore plus nul de démolir les albums des autres à longueur d’année comme vous le faites ici. C’est quoi votre problème, vous êtes aigri ou quoi ? Pourquoi vous n’allez pas plutôt sur les réseaux sociaux ? Y’a plein de gens comme vous là-bas.

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              • Répondu par Milles Sabords le 9 mars à  09:37 :

                Il suffit de vous lire pour s’apercevoir que avez beaucoup de mal à faire la nuance entre critique gratuite et critique constructive…

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                • Répondu le 9 mars à  17:10 :

                  "à un moment il faut choisir son cœur de cible". C’est sûr que c’est de la critique constructive, ça.

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              • Répondu par Maël le 9 mars à  14:47 :

                Mille Sabords a lui-même avoué dans des commentaires de ce site qu’il n’est pas réellement un auteur, ce qui n’enlève rien à sa cuistrerie.

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                • Répondu le 9 mars à  15:59 :

                  Il ne va pas sur les réseaux sociaux parce qu’il y est plus difficile d’y être anonyme.

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                  • Répondu par Milles Sabords le 10 mars à  13:55 :

                    Petit résumé pour les trolls de service : le trait est trop jeunesse pour attirer les plus jeunes qui ne connaissent Hepburn qu’à travers une icône de poster pour magasin de déco, et faire fuir un lectorat plus adulte qui préfèrera la version de Christopher et Hofer.

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                    • Répondu par Sergio Salma le 10 mars à  18:03 :

                      Salut monsieur Sabords. Vous êtes super intéressant comme mec. Vous lire est un délice. Bon, ça fait surgir des questions. Si vous avez le temps entre deux énormités d’y réfléchir et peut-être d’y répondre, sinon pas grave de toute façon mon opinion est faite et chacun son avis aucune importance. Première question : c’est quoi pour vous un trait jeunesse ? En voyant cette page on y voit des enfants, mais dans l’album la représentation des adultes, des villes, des décors n’a rien de spécialement jeunesse. D’ailleurs, est-ce que ce serait pas plutôt un trait tout public ou tous publics ? Càd qu’il inclut dans ce public les enfants . Un peu comme la base du lectorat du franco-belge qui a toujours été conçu pour plusieurs générations tout en privilégiant intuitivement la jeunesse. Confirmation de ce statut multi-générationnel avec le slogan parfait de 7 à 77 ans.

                      Et quand bien même ce serait comme vous dites un trait jeunesse, la dessinatrice ne serait en rien à blâmer, d’autant que le scénariste n’a pas décidé de ne s’adresser qu’aux adultes, par exemple avec des scènes osées . L’intérêt( entre autres choses) d’un biopic, donc d’une BD semi-didactique est aussi d’apprendre , donc si de jeunes lecteurs ne connaissent pas Hepburn ou tel ou tel personnage ou tel ou tel fait historique, ce serait donc coup double. Et puis votre diktat personnel étrange " faut choisir" tombe à l’eau , pataplouf, il suffit de voir le travail de Morvan et Evrard pour se rendre compte de l’extrême pertinence au contraire de " mélanger" les genres.

                      C’est vrai que vous avez des prétentions artistiques, mais aussi la science infuse niveau éditorial, mais comment n’êtes-vous pas à plusieurs postes ? Auteur, éditeur, directeur de collection, marketing...vous avez semble-t-il tous les talents.

                      Rappelez-vous , les dessins réalistes dans la plus grande et ancienne tradition, celle qu’à coup sûr vous appréciez , n’étaient-ils pas aussi destinés aux enfants ? Le travail de Hermann en 1975 avec son dessin bien couillu était dans Tintin le journal du fameux slogan. Il aurait aussi fallu choisir selon vous ? Pas de dessin réaliste pour les enfants ?! Ah les jolies histoires de Domino de Chéret et Van Hamme. Puis relisez les Helvètes ou le devin vous verrez à quel point c’est adulte . Le combat ordinaire de Larcenet est un chef-d’oeuvre , récit réaliste et dur mais avec des gros nez , l’horreur selon vous et en effet quels échecs commerciaux . Ah ! Si on vous avait écouté !...

                      C’est justement tout l’intérêt des plus grands auteurs, même Chris Ware a finalement un look ligne claire très joli et il installe un climat fantastique à cause de cette distorsion, idem pour Joost Swarte, Marjane Satrapi est-elle si éloignée du travail de Guibert quand il s’adresse aux enfants, Sfar ne démontre-t-il pas que son graphisme peut se mettre au service de récits au spectre hyper-large. Et on ne parlera pas de Sattouf qui avec ce trait raconte le monde dans ses aspects les plus violents.

                      Curieux que vous qualifiiez de trolls les gens qui ne sont pas d’accord avec vous. De plus, n’avez-vous pas vous-même choisi délibérément d’agir comme un troll ? Vous devez continuer car le troll est intéressant, il laisse surgir un point de vue irréfléchi, instinctif, basique, il est l’animal de la forêt, dans votre cas, c’est riche car vous avez en même temps cette attitude iconoclaste mais aussi cette volonté de paraître sage et constructif voire posé. Haha sacré petit filou !

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                      • Répondu le 10 mars à  21:27 :

                        Ce n’est même pas un troll, c’est quelqu’un qui a dû à un moment donné occuper une position dans la BD, dessinateur, scénariste, journaliste ou éditeur, qui a ensuite pris de l’âge et perdu cette position, qui flippe depuis et qui se défoule en cassant systématiquement un bouquin sur deux chroniqué ici, tout en se donnant des airs de grand connaisseur pour faire passer sa méchanceté pour de l’expertise. On peut le trouver rigolo, mais il est plutôt triste.

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                      • Répondu par Milles Sabords le 12 mars à  06:51 :

                        Haaaa, ce sacré Salma, on voit toujours la paille dans l’œil du voisin, n’est-ce pas… Le trait jeunesse n’empêche pas de savoir dessiner des immeubles et des voitures, comme dans Astrid Bromur. Ben, tiens, les deux styles se ressemblent ! Astrid Bromur, c’est bien du Jeunesse ? Votre éternel argument du « 7 à 77ans », un statut multi-générationnel qui fonctionnait bien avant, alors qu’aujourd’hui, on cloisonne les différents lectorats dans des catégories, des niches et des segments commerciaux. Morvan et Evrard utilisent des faits historiques pour appuyer une série fictionnelle et didactique qui touche les écoles primaires. Rien à voir avec le biopic de Glénat insérer dans la collection adulte 9 et demi, qui ne poussera pas des lecteurs de « 7ans » à visionner les films d’Hepburn. Vous me prêtez beaucoup de talent, mais vous en avez un que je n’ai pas ; très malin de votre part de balancer des œuvres, encore faut-il les contextualiser : un raccourci entre l’album d’Hepburn et Astérix chez les Helvètes en oubliant que la maturité du premier n’atteint pas celle du second, Larcenet et son trait caricatural à la limite du dessin de presse n’occupe pas les rayons Jeunesse des librairies, Hermann est un auteur Lombard qui n’aurait pas travaillé à l’époque pour le couillu Hara-Kiri car le mélange des familles de dessinateurs dans les magazines n’était pas à la mode, Chéret a adapté dans les années 80 son style en semi-réaliste pour coller à l’engouement des très jeunes lecteurs pour les récits de Cape et d’Epées initiés par Pif Gadget et son Fanfan la Tulipe, les œuvres de Sattouf et de Satrapi sont arrivées à point nommé dans l’hystérisation du débat politique et social sur la place de l’Islam dans nos démocraties occidentales et ont offerts une véritable bouffée d’oxygène ; sachez au moins détacher le fond, les graphismes, de la forme, l’impact de leurs messages. On assiste aussi depuis pas mal de temps à un glissement du style jeunesse vers des segments adultes plus durs. Un pari commercial sur le lectorat des « 77 ans » en pensant que le côté régressif va fonctionner. Ce qui n’est pas le cas comme le démontre bien souvent les chiffres de GFK sur cette madeleine de Proust, ou devrais-je dire, cette pâtisserie éditoriale dont le mélange des genres ne donnent pas toujours la bonne recette. Ha, l’exemple béni de la BD jeunesse, si vendeuse ! Dommage que les auteurs/trices jeunesse qui manifestent contre la paupérisation de leur statut ne soient pas au même diapason que vous. Quant au couplet de « l’intelligentsia de bon ton » en citant Chris Ware ou Joost Swarte, on parle là de ces auteurs qui servent de « vitrine » aux éditeurs, pas pour vendre plus, mais pour gagner en visibilité à l’internationale. Si après cela vous préférez porter le flanc à l’argumentaire lénifiant des trolls, « vous n’y connaissait rien », « vous dites n’importe quoi », vous enveloppez votre lyrisme de piques dont l’emballage ne fait plus illusion M. Salma.

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                        • Répondu le 12 mars à  07:23 :

                          En voilà deux qui ont visiblement beaucoup de temps libre.

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                          • Répondu par Sergio Salma le 12 mars à  13:13 :

                            Mais mais mais ! ... voilà qui est bien répondu, articulé, bravo ! Vous voyez quand vous voulez ,monsieur Tonnerres de Brest. Ah ben vous expliquez tout à rebours et êtes dans la contradiction, c’est de bonne guerre. À chacun des points relevés, je pourrais re-contredire, votre idée en fait c’est surtout de ne pas faire confiance à des gens qui sont vos contemporains. Editeurs, auteurs autrices ils se trompent tous. Et contrairement à ce que vous pensez je ne défends pas spécialement cet album, ce travail, je réagis plutôt contre votre a priori qui me titille en tant qu’auteur, c’est intéressant .

                            Dommage que vous soyiez obligé de vous planquer derrière ce pseudo, ça enlève pas mal du crédit qu’on peut vous accorder. Pas que je sois contre la double casquette auteur-critique, de grands noms ont écrit sur d’autres avec pertinence, c’est là aussi intéressant pour peu que ce soit bien balisé. Vous pourriez par exemple écrire directement des articles sur ce site-même, ils vous accueilleront . Réfléchir , lire, étudier ce qui se fait ça peut faire partie du travail( note à l’autre anonyme qui pense qu’on a du temps libre). Au fait, lui aussi a du temps libre puisqu’il nous lit ce comique.

                            C’est un danger pour vous , monsieur Milles millions, de dévoiler votre identité ? ça mettrait en péril vos revenus ? Bon, les gens aiment bien jouer à Zorro, mais c’est juste minable de dézinguer anonymement , quel manque de classe, quel manque de déontologie. Vous n’êtes pas net.

                            Dommage aussi que vous utilisiez le terme intelligentsia, est-ce un aveu de votre part ? Vous vous classez d’office dans les bourrins ? Ce que vous n’êtes pas , vous avez des lettres. Il vous manque juste un peu de courage. Lyrique moi ?! oui c’est vrai , pourtant j’ai fait sobre. Parler de ce qu’on aime c’est du positif, c’est joyeux malgré les difficultés, et mon but n’est pas de vous convaincre , juste d’exprimer un autre point de vue.

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                            • Répondu par Gina Vanilla le 14 mars à  19:03 :

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                              Il me semble juste que face à la profusion d’albums (5000 à 6000 en 2024 ? Ouf, si l’on enlève les mangas et les comics, cela fait beaucoup moins), les éditeurs doivent parfois choisir une option Marketing pour vendre.J’ai récupéré d’un vieil oncle une collection complète de Charlie-Mensuel des années 70(Wolinski en était rédac-chef, principalement). Ses choix avisés, touchaient différents genres (humour tout public Charlie Brown ou Popeye, par exemple), mais aussi des publications adultes françaises contemporaines (Paulette de Wolinski-Pichard, mais aussi Alex Barbier, et toute l’écurie d’auteurs talentueux de Hara-Kiri). Je sais qu’il était plus facile de vendre des revues BD à cette époque hélas révolue.

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  • "Audrey est née dans la noblesse belge en 1929"

    Plutôt la noblesse néerlandaise, non ? Sa mère était une baronne hollandaise et son père anglo-irlandais.
    Je n’ai jamais entendu dire ou lu quelque part qu’elle était belge. Cependant, elle a vécu une partie de son enfance à Ixelles.

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