Rétroactes : publié pour la première fois en 1962 dans le journal Record, les aventures d’Iznogoud étaient passées dans Pilote sous la bannière des éditions Dargaud. Lors de la brouille entre Dargaud et Goscinny en 1976, Iznogoud quitte l’éditeur parisien. Mais sur ces entrefaites, le célèbre scénariste meurt. Jean Tabary fait ce que fera Uderzo par la suite : il finit par assurer le scénario et publier lui-même Iznogoud et ceci jusqu’en 2008, moment de la prise de relais par son fils Nicolas Tabary au dessin, entre 2008 et 2015. « Nicolas avait hérité du talent de son père au gramme près » nous dit Anne Goscinny.
La formule s’essouffle un peu jusqu’à l’arrivée en 2012 de la maison IMAV, déjà éditrice du Petit Nicolas, une maison qui appartient à Aymar du Châtenet et à son épouse Anne Goscinny.
Châtenet a une idée brillante : relancer Iznogoud pour les présidentielles de 2012 et en confier le scénario à Nicolas Canteloup et à celui qui lui écrit ses sketches (mais aussi pour les Guignols), Laurent Vassilian. Succès. Sauf que Nicolas Tabary est un peu fatigué de porter le personnage. Il veut se consacrer à des projets personnels. Après un album qui sent son sous-texte freudien, « De père en fils », il profite d’une proposition d’Aymar du Châtenet pour passer la main à un nouveau dessinateur : Elric. « Ce qui est extraordinaire, nous dit Aymar, c’est qu’Elric a pu reprendre ce trait tout en le faisant évoluer ».
« Cela permet d’évoluer et de toucher un nouveau public » renchérit Nicolas Tabary, qui nous confie : « Quand j’ai vu les premières planches d’Elric, en raison de ces évolutions, je me suis tourné vers la grande photo de mon père qui est dans mon bureau et je lui ai dit : - Pardon ! » De fait, le travail d’Elric, dès les premières cases, imprime sa marque.
L’équipe de scénaristes se renforce aussi et le nouvel album se structure en histoires de sept planches, comme le faisait Goscinny. Au casting donc, Jul, Vassilian et Andrieu (avec un coup de main d’Anne Goscinny). L’album s’intitule « Moi, Calife » et sort le même jour que le nouvel Astérix et au moment où sort en salle le troisième film « Le Trésor du Petit Nicolas » par Julien Rappenau, « le meilleur des trois » dit la critique.
À presque 50 ans de la disparition du grand René Goscinny, son empreinte reste encore considérable.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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