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Avec "La Brigade juive" (Dargaud), Marvano dévoile un aspect méconnu de la Deuxième Guerre mondiale

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 10 janvier 2014                      Lien  
Dans une nouvelle trilogie, Marvano explore un fait historique méconnu de la fin de la guerre : la création, par les Anglais, d'une brigade de combattants juifs, pour la plupart recrutés en Palestine mandataire. Lesquels sont les premiers à régler les comptes de la Shoah, de manière un peu expéditive...

Nous avons souvent signalé ici la trace impeccable et singulière inscrite par Marvano dans l’histoire de la bande dessinée belge, en particulier en Flandre. Nous sommes devant des machines scénaristiques parfaitement construites et incroyablement documentées sans que, pour autant, cette documentation ne pèse sur la fluidité du récit ou sur la lisibilité des images.

La scène inaugurale de l’album montre l’exécution d’un officier nazi responsable de crimes contre les Juifs, par un jeune soldat de cette armée qui opérait souvent de façon clandestine, en contrebande de leur hiérarchie, bras vengeur d’une population qui s’était faite exterminer massivement au nom de criminelles théories de la race.

Avec "La Brigade juive" (Dargaud), Marvano dévoile un aspect méconnu de la Deuxième Guerre mondiale
La Brigade juive T1 : Vigilante - Par Marvano
(c) Dargaud

Ce qui frappe, c’est l’approche proprette de la scène, presque bucolique au cœur de cet été 1944 où les armées alliées convergent vers une Allemagne qui a définitivement perdu la guerre. On est interloqués par la fraîcheur et le sourire du combattant de la brigade exécutant sa terrible mission. Mais cette naïveté est nécessaire au récit, car nos soldats juifs vont recueillir une adolescente, cachée sous un faux nom dans une communauté chrétienne, la même qui couvrait complaisamment le criminel nazi sous couvert d’une charge de prêtre.

En quelques images parfaitement racontées, Marvano met en place des personnages, une situation et un sujet totalement inédits dans le domaine de la bande dessinée, tout en mettant en évidence les ambigüités d’une époque qui va voir dans quelques mois l’éclosion d’un nouvel état où bon nombre de rescapés vont pouvoir se réfugier tandis qu’un rideau de fer s’abat sur le monde. De ce subtil écheveau, Marvano tire un réseau de références entre cette trilogie et ses autres grandes œuvres que sont Berlin et Grand Prix.

La Brigade juive T1 : Vigilante - Par Marvano
(c) Dargaud

La Brigade juive est une des séries remarquables parues à la fin de l’année 2013, perdue dans le flot des grosses machines commerciales de la saison. Ce début d’année un peu plus calme devrait permettre de rattraper le coup et de découvrir une mini-série qui s’annonce vraiment passionnante.

La Brigade juive T1 : Vigilante - Par Marvano
(c) Dargaud

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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La Brigade juive T1 : Vigilante - Par Marvano - Ed. Dargaud

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- Lire l’interview de Marvano à propos de La Brigade juive

Lire aussi :

- Marvano, le "Alan Moore" flamand (Juin 2011)
- Marvano retrace la période noire et dorée du Sport Automobile (Août 2010)

Dargaud
 
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2 Messages :
  • Un trés beau livre, que Zoo le mag a traité.

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    • Répondu par Pieri le 15 juillet 2022 à  16:34 :

      Ce n’est pas le coté propret et bucolique qui surprend (contrairement à ce qu’avance le critique), c’est le coté rigolard.
      Mais le plus gênant me semble une sorte de connivence un peu embarrassante supposée partagée par le lecteur sur le mode /on est en fin d’un conflit terrible et on ne va pas mégoter sur les méthodes/ et exprimée de façon un peu trop bon enfant, vu les enjeux.
      Suffisait-il d’avoir un sacré culot et une belle gueule sympa pour passer certains barrages ?
      D’accord, il y a la décompression de la fin de guerre, les cigarettes, déterminantes, mais c’est le bagout qui est mis en avant dans des secteurs où des atrocités surviennent encore.
      Les étonnements du héros devant ces atrocités qui se perpétuent malgré la fin officielle des hostilités ressemblent plus à celle d’un lycéen ou jeune étudiant d’aujourd’hui, forcément à des années lumières de la réalité du conflit.

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