Nous avions laissé le monde abasourdi par l’annonce de la mort de Deathstroke ! Abattu d’une flèche en pleine tête, son corps est récupéré par la Société Secrète des Super-Vilains qui lui organise des funérailles en grande pompe, tandis que ses enfants gèrent leur deuil comme ils le peuvent.
Ainsi la culpabilité ronge Jericho, le poussant à vouloir réparer et sauver ce qui peut encore l’être, alors que Rose ne pense qu’à venger la mort de leur père en recherchant son assassin pour le tuer à son tour. Fatalement, les deux frère et sœur entrent de nouveau en conflit, car même disparu Deathstroke reste toujours et encore un maux pour eux.
Dans ce dernier tome [1] l’intrigue familiale occupe tout l’espace, avec Jericho et Rose plus autodestructeurs que jamais, ne sachant plus quoi faire de ce besoin d’affection désormais hors de portée. Et sans surprise, de nouveaux drames se nouent, avec leur lot de morts et de regrets, car en fin de compte ce qu’a narré Christopher Priest, ce fut l’histoire d’un énorme gâchis.
Si nous retrouvons tout ce qui a fait la réussite de son run, famille dysfonctionnelle, trahisons, quêtes identitaires et désir de rédemption, il s’agit surtout d’un épilogue : en effet la plupart des sous-intrigues ont déjà été conclues. Le scénariste s’attelle donc à une dernière valse qui vise à faire le « ménage », afin de laisser l’univers de Deathstroke dans une sorte de statu quo neutre, prêt à être repris par le prochain auteur.
Et donc, inutile de laisser planer un mystère de dupe : Deathstroke revient. Conscient de ce passage obligé, le scénariste joue sur cette attente avec le lecteur et offre au mercenaire un ultime combat-bilan sur ses contradictions. Après le chaos et les déchirements, l’inspection de conscience, et il faut bien reconnaître que Priest a l’art des dialogues incisifs et sarcastiques : un régal.
Une belle série, parfois un peu étrange, souvent maline, qui se termine et a su apporter un regard unique sur la famille de Deathstroke. Cela faisait longtemps que le personnage n’avait pas eu droit à un tel traitement, et c’est une réussite.
(par Guillaume Boutet)
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Deathstroke Rebirth T7. Scénario : Christpher Priest. Dessin : Fernando Pasarin & Carlo Pagulayan. Traduction Mathieu Auverdin. Urban Comics, collection "DC Rebirth". Sortie le 28 août 2020. 192 pages. 17,50 euros.
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[1] Les épisodes contenus dans Deathstroke Rebirth T7 : Deathstroke R.I.P. sont :
Deathstroke #44-50 (juin 2019 à décembre 2019).