Disparition de Philippe Petit-Roulet

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C’était un auteur sympathique et discret et, comme son travail, sans esbrouffe. Il a été illustrateur, scénariste et dessinateur de BD, auteur de dessins d’humour et maquettiste. Il aura marqué de son trait primesautier la bande dessinée des années 1980-2000, en collaboration surtout avec le scénariste Didier Martiny. Mais ses célébrissimes créations publicitaires pour les voitures Twingo ne s’effaceront pas de sitôt de nos mémoires. Il vient de disparaître le 3 août dernier à l’âge de 70 ans.


Son premier labum

Né le 21 mars 1953 à Paris, on l’avait d’abord découvert dans L’Echo des Savanes en 1979, mais auparavant, il avait dessiné, après un passage aux Beaux-Arts, dans le magazine Zinc et collaboré comme dessinateur et maquettiste au journal écolo de Pierre Fournier, La Gueule ouverte.

À la suite de ses BD de L’Echo, il publie son premier album aux éditions du Fromage avant qu’elles ne défunctent du fait du dépôt de bilan de leur distributeur, BDiffusion. Son titre ? Rien de spécial. Ses premiers dessins sont dans la ligne des BD de Patrice Leconte ou de Colman Cohen que l’on avait aperçus dans Pilote.

Sa collaboration avec le cinéaste et réalisateur de TV Didier Martiny est centrale dans son œuvre. En binôme, ils publient dans l’Echo des Savanes, mais aussi dans Charlie Mensuel, Pilote, Métal Hurlant, (A Suivre), Fluide Glacial, Rigolo ou Circus.


Bruce Predator, avec Didier Martiny

Avec Didier Martiny, il publie notamment une demi-douzaine d’albums dont Macumba river (Dargaud, 1985), Bruce Predator (Casterman, 1985), Le Syndrome du hérisson (Les Humanoïdes Associés, 1988), Papa Dindon (Futuropolis, 1989), L’Ombre de moi-même (Cornélius, 2016). On remarque aussi son travail de scénariste pour François Avril : Soirs de Paris (Les Humanoïdes Associés, 1989)


Une Une du New Yorker par Philippe Petit-Roulet

Son trait simple, léger, immédiatement reconnaissable, évoque des atmosphères aériennes, sans agressivité et sans chichi. La vie comme elle vient, en somme. C’est cette philosophie qui séduit les annonceurs de Twingo qui feront appel à son talent à de nombreuses reprises. Des campagnes célébrissimes mais qui l’assignent définitivement à ce style graphique.

C’est d’ailleurs l’illustration et la publicité qui deviennent son activité principale les dernières années avec, ponctuellement, des travaux pour l’édition jeunesse dont quatre albums des Aventures de Peluchon avec des textes du dessinateur Lionel Koechlin (Seuil Jeunesse). Toujours dans le domaine de la BD jeunesse, cette fois, il avait publié seul en 1992, Humpf et la Smockomobile pour Circonflexe.