Quel beau parcours que celui de Catherine : un doctorat de gestion des entreprises après de brillantes études et un bac avec mention. Et la vie lui sourit également quand elle rencontre un brillant jeune professeur de lettres. Mais voilà, une fois embauchée, on commence par lui commander des cafés. Sans oublier les remarques sexistes, les allusions aux maternités encombrantes et la concurrence féroce avec les autres cadres, notamment les femmes...
Tiré de la pièce de Blandine Métayer [1], Je suis Top ! (Liberté, égalité, parité) révèle les inégalités hommes/femmes dans le monde du travail. Refrain connu, diront les initié-e-s, qui sont déjà sensibilisés au phénomène. Mais les autres ? Ils découvriront, sur la base de témoignages vécus, la réalité du terrain. En travaillant son texte avec la sociologue Cécile Farro, Blandine Métayer donne du fond au scénario tout en évitant la litanie de chiffres ou la simple compilation d’interviews. En suivant le personnage de Catherine, jusqu’à son poste de directrice générale d’une grande entreprise, nous sommes à la fois dans l’empathie et l’accroche biographique.
L’adaptation de Véronique Grisseaux, à l’aise dans un tel registre, alterne scènes de bureau et moments fantasmés, des respirations humoristiques bienvenues. Avec en fil rouge un discours de Catherine, fraichement promue, s’adressant à ses subordonnés. Avec la complicité de Sandrine Revel, avec laquelle elle a déjà beaucoup travaillé, son récit allie dessins gracieux, mais aussi précis, et atmosphères confinés des immeubles d’affaires.
Adoubée par le gouvernement et plusieurs associations, la pièce Je suis Top ! continue son chemin, et renforce son message avec cette adaptation. Reste à mesurer son impact dans les mentalités, sachant que dans le domaine de la parité, le secteur public possède une avance certaine sur le privé.
(par David TAUGIS)
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