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Jean Van Hamme (2/2) (Le Téléscope, Rani }) : « Face à un choc émotionnel, il y a peu de différences entre homme et femme »

Par Charles-Louis Detournay le 22 janvier 2010               Le Téléscope, Rani }) : « Face à un choc émotionnel, il y a peu de différences entre homme et femme »" data-toggle="tooltip" data-placement="top" title="Linkedin">       Lien  
Alors qu'on le croyait dans une semi-retraite, Jean Van Hamme continue à multiplier les sorties : Le Télescope, bien entendu, mais aussi Rani, Lady S, la reprise de Wayne Shelton, l'attendu Blake et Mortimer, des scénarios pour les spin-off de Thorgal, et bien sûr Largo Winch!
Jean Van Hamme (2/2) (<i>Le Téléscope, Rani </i>}) : « Face à un choc émotionnel, il y a peu de différences entre homme et femme »
Rani- © Van Hamme - Alcante - Vallès - Lombard

Jean Van Hamme a été sacré à Reims. C’est lors de cette exposition retraçant les grandes étapes du scénariste contemporain le plus populaire, que l’on peut admirer ce portrait qu’a réalisé de lui un ami de longue date : Grzegorz Rosinski.

Comment la série Rani est-elle arrivée au Lombard ?

Comme vous le savez, je travaillais sur un feuilleton télé historique, et le Lombard en ayant entendu parler, m’a demandé pour l’adapter en bande dessinée. Je n’étais pas contre, mais je n’avais pas le temps de m’en occuper. Et comme j’avais pu apprécier le style d’Alcante dans Pandora Box, avec ses qualités et quelques maladresses de débutant, j’ai pensé à lui. Il est carrément parti de mes synopsis plutôt que du script pour refaire son découpage et ses dialogues. On est donc assez loin d’un simple calque du feuilleton, et je dois avouer qu’il s’en sort pas mal du tout. Il place plus d’imparfait du subjonctif que moi, car dans mes dialogues du feuilleton, j’utilise un langage plus facile et plus contemporain. J’ai pu lire son scénario, sur lequel j’ai fait quelques toutes petites remarques, mais je voulais avant tout qu’il se sente propriétaire de cette adaptation en bande dessinée.

Rani © Van Hamme - Alcante - Vallès - Lombard

On peut remarquer qu’après Lady S, vous remettez en avant une héroïne, avec Rani. C’est plus au goût du jour ?

Lady S © Van Hamme - Aymond - Dupuis

Mon premier scénario mettait une héroïne en scène, même si Epoxy supportait plus l’action qu’autre chose. Pour Rani, je voulais réellement refaire un feuilleton dans le style d’Angélique, marquise des anges, car cet aspect romancé m’avait passionné à l’époque : trahison, vengeance, passion, etc. Sans tenir compte de la vie quotidienne, de la maturité, de l’enfantement, il n’y a, pour moi, pas de réelles différences psychologiques entre les hommes et les femmes dans les relations mises en place. À part que ma femme dit toujours qu’un homme ne peut pas penser à deux choses en même temps ! (rires) Face à un choc émotionnel, les différentes réactions ne seront pas liées au sexe de l’intéressé, mais bien à son caractère ! N’ayant jamais accepté ce sexisme, cette distinction entre ce qu’hommes et femmes peuvent faire, il est normal que je prenne une héroïne qui vivra des aventures, telle un homme, sauf qu’elle se fera un peu plus violer ! C’est le souci de la force brutale qui est plus dévolu aux hommes, les femmes ayant plus de mal à avoir par la force ce qu’elles désirent.

Vous reprenez également votre personnage de Wayne Shelton !

Les relations entre Cailleteau et Denayer n’avaient jamais été les plus cordiales du monde, et quand il a fallu envisager de changer de scénariste, il a paru plus simple pour des raisons aussi diverses que variées que je reprenne mon personnage, plutôt que quelqu’un d’autre. J’avoue que je m’amuse beaucoup avec Wayne Shelton, le remettant sur les rails de son travail de mercenaire, un axe qu’il n’aurait jamais du quitter pour aller sauver ses amis aux quatre coins du globe, car c’est avant tout un être vénal, et donc il court après l’argent. Bien entendu, cela ne va se passer exactement comme il l’entend, c’est le sel de l’histoire. Tout cela fait le grand bonheur de ma femme, qui a toujours autant adoré cet aventurier aux tempes grisonnantes, qu’elle déteste Largo Winch, ce jeune beau gosse à qui tout réussit.

Lady S © Van Hamme - Aymond - Dupuis

Justement, concernant Largo, est-ce que le prochain album sortira en 2010 ?

Plutôt en 2011. S’il n’a pas besoin d’argent, Largo Winch désire pourtant plus de justice sociale au sein de son groupe. J’avais écrit ce scénario en 2009, expliquant comment il sauve son groupe de la crise mondiale. Pour l’instant, tout ce que j’avais écrit se réalise, mais s’il y a un nouveau grand coup, je peux toujours retoucher le texte.

Concernant le second tome de La Malédiction des trente deniers, on connaît finalement peu de chose du nouveau dessinateur, issu de Disney ?

Aubin Frechon est un garçon calme, choisi par Dargaud. Il m’a posé plein de questions sur l’écriture araméenne. Depuis, il travaille consciencieusement, m’envoyant régulièrement ses planches, à un rythme normal, ce qui change bien entendu par rapport aux tristes déboires que le premier tome a subi. Mais le second tome sera prêt en novembre, ne vous inquiétez pas !

Olrik revient une fois de plus, pour donner le pendant à Blake et Mortimer …

Olrik était présent dans toutes les aventures de Jacobs, excepté le Piège diabolique, car on ne pouvait tout de même pas l’envoyer dans le temps ! Ce qui est nouveau dans La Malédiction des trente deniers, c’est qu’on découvre comment il se fait engager. Auparavant, il était déjà au cœur de l’action. On assiste ainsi à ses quelques hésitations à accepter le marché qu’on lui propose, mais s’il y a de l’argent et du pouvoir à la clé, il est toujours partant ! On suivra donc cette recherche des vingt-neuf autres deniers dans le second tome.

On parle beaucoup des spin-off de Thorgal. Pourriez-vous nous en dire plus ?

C’est plutôt Grzegorz Rosinski qui est au cœur du projet, avec le Lombard bien entendu. Il s’agit de plusieurs séries, avec dessinateurs et scénaristes attitrés, mettant en valeur des personnages de la série de Thorgal, dont Louve, Kriss de Valnor, Galathorn, Pied d’Arbre, etc. Le Lombard va communiquer prochainement à ce sujet car nous attendons les premiers albums pour ce printemps. Pour ma part, j’aurais aussi développé un univers pour les plus jeunes : le deuxième monde peuplé de nains et dans lequel Thorgal serait venu faire quelques incursions. J’ai encore quelques idées, mais je les réserve à Grzegorz !

(par Charles-Louis Detournay)

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Lire nos interviews de :
- Jean Van Hamme : « le Télescope est le récit le plus drôle que j’ai écrit »
- Alcante : « Je n’ai pas hésité une seule seconde à adapter en BD une histoire de Jean Van Hamme »
- Philippe Aymond : « Le destin de Suzan va basculer de façon assez importante. »

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La peinture de Rosinki illustrant Van Hamme a été photographiée par Thierry Lemaire.

 
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