Vlad l’empaleur semble enfin voir sa chance pointer le bout de son nez. Le Caïd est introuvable, Daredevil est parti se faire pousser la barbichette dans le désert et son petit surnom romantique lui ouvre les portes des hautes sphères de la pègre new-yorkaise. Le pouvoir est à sa portée.
Malheureusement, ce gros lourdaud de Daredevil s’est senti obligé de laisser un pote masqué dans la place. C’est donc T’Challa, ancien roi du Wakanda et Panthère noire qui s’y colle. Sortant lui-même d’une phase difficile, il voit en cette mission un défi personnel pour se reconstruire et mesurer sa valeur.
Le scénariste David Liss garde le même esprit polar qui a fait la renommée de Daredevil en y injectant tout de même une touche de fantastique. Son héros sombre, solitaire et terriblement humain, défend un quartier face au banditisme et notamment à un ennemi doté de supers-pouvoirs inquiétants.
Cet album offre également un réel parti-pris esthétique en confiant le dessin à Francesco Francavilla qui plonge cette histoire dans un style d’une autre époque.
Mis à part le remplacement des couleurs flashies par la noirceur de rigueur au personnage et à sa mission, les planches rappellent celles répandues dans la production Marvel et DC des années 60.
Cette approche avait déjà été adoptée judicieusement par David Mazzucchelli pour son Batman Year One qui relatait la première année d’exercice du super-héros et opérait, par là-même, un retour en arrière graphique.
En revanche, là où ce dernier réussissait à insuffler un dynamisme moderne à l’ensemble, le travail de Francesco Francavilla pêche ici par un manque de fluidité dans les mouvements de ses personnages et dans son découpage. Au point d’en desservir au final cette histoire, comme en témoigne les trois numéros dessinés par Jefte Palo beaucoup plus incisifs et efficaces qui apportent une carrure impressionnante au héros.
(par Mathieu Drouot)
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