Sous-titré « la ménopause héroïque », le nouvel album de Florence Cestac reprend le fil de l’existence de Noémie, double de fiction de l’auteure, qui après les crises et déconvenues de la quarantaine et de la cinquantaine, vit pleinement sa joyeuse entrée dans la soixantaine. Il n’empêche, à chaque âge ses soucis. Pour Noémie, il y a désormais les moments d’angoisse des premiers bilans de santé inquiétants, la gestion du baby-sitting des petits enfants, une maman qui bat du chapeau, un mari amorphe… Puis, il y a l’envie de repartir d’une feuille blanche qui n’est jamais loin… Les sexagénaires seraient-ils les nouveaux adolescents ?
« Le Démon du soir » est un album attachant sur le temps qui passe. Certes, le résultat n’est pas toujours original, car en somme, Cestac poursuit son portrait de femme, en parallèle avec son propre vieillissement, avec les mêmes ressorts que dans les volets précédents. Cependant, la chronique de Cestac se démarque lorsqu’elle aborde avec appétit un sujet jamais traité en bande dessinée (si l’on excepte les mémorables « Petits ruisseaux » de Pascal Rabaté) : l’amour au troisième âge. C’est dans ce sillon que l’on trouve les pages les plus réjouissantes du livre.
Un constat s’impose à la lecture de ce volume : le courant contemporain de bande dessinée girly a beaucoup à apprendre de ces albums qui sous un apparat léger ont un sacré supplément d’âme.
(par Morgan Di Salvia)
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A propos de Florence Cestac sur ActuaBD :
> « Mon dessin apporte de la légèreté à des sujets difficiles » (Entretien en novembre 2011)
> « Charlie Schlingo était un vrai poète et se marrait en dessinant ! » (Entretien en février 2009)
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