C’est la rencontre de deux générations : celle de Jeremy Labionda, jeune cadre à la vie trépidante, lunettes et barbe d’un jour, perpétuellement collé à son smartphone, gérant de façon créative mille situations en même temps et Guy Farkas, alias "le teckel", une légende de la profession de visiteur médical, à quelques mois de la retraite, un physique à la Jean-Pierre Marielle et un costume sorti tout droit d’un épisode de Derrick. Le choc des générations.
L’un et l’autre vont devoir partir ensemble sur la route pour vanter, en duo, la dernière molécule du laboratoire pharmaceutique qu’ils représentent, laquelle est la même que précédemment et soupçonnée en plus d’être à l’origine du décès de nombreux patients, ce que, bien évidemment, le labo récuse avec détermination.
On n’avait pas vu une telle efficacité dans la caractérisation depuis... Lauzier et sa Course du rat. C’est intrigant, perlé de répliques très drôles et de situations rocambolesques. L’album dresse un portrait à la fois tendre et féroce de la France profonde aux affres d’un cynisme marchand gavé de superficialité.
Le graphisme d’Hervé Bourhis, avec ses chromies, participe à la réussite de l’exercice : synthétique, élégant, lisible, il rend en quelques traits parfaitement justes le rapport d’hostilité goguenarde entre les protagonistes. Remarquable.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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