La bande dessinée de Milo Manara s’attache à être fidèle au texte d’Umberto Eco qui est à la fois un thriller passionnant et une longue réflexion sur l’histoire de l’Église, ses enjeux théologiques et ses combats qui vont l’amener à surmonter les contradictions sociales et théologiques à l’origine de quelques-uns de ses schismes majeurs aussitôt qualifiés d’hérésies.
Manara aborde l’œuvre avec humilité, dans un style sobre exempt de tout effet baroque -ce qui n’était pas le cas du film de Jean-Jacques Annaud par exemple. Et si le Guillaume de Baskerville d’Annaud était incarné par Sean Connery, celui de Manara est allé chercher le jeune Marlon Brando.
D’une manière générale, les portraits que dresse Manara sont d’un classicisme pour ainsi dire saint-sulpicien. On entre dns ses pages, non pas come en religion, mais comme dans un film.
Certes il s’agit, comme dans le roman d’Eco, d’un livre sur le Livre, d’un livre sur les livres, avec force référence et citations (pas du tout lourdes à digérer, rassurez-vous) mais que l’orfèvre de l’image qu’est Manara aborde notamment par la biais de marginalia, ces images dessinées par les copistes en marge des incunables et qui recèlent des scènes très drôles et même quelquefois pornographiques, ce qui ne laisse pas d’étonner voire de faire rire quand on les feuillète dans la maison de Dieu. Mais méfiez-vous : on ne rit pas impunément. De nos jours encore...
Nous avons dans cette interview demandé à Manara de nous parler d’Umberto Eco et de la manière dont il a abordé cette adaptation qui restera une référence marquante de sa biographie.
Profitez !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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