Tintin et son aventure immersive débarquent à Bruxelles

Nous avons déjà eu l’occasion de vous parler à plusieurs reprises de ce spectacle son et lumière né de la collaboration entre Culturespaces et Tintinimaginatio. Il a tout d’abord pris place à Paris dans l’Atelier des lumières où il a accueilli 265.000 personnes en 2022, puis il est projeté depuis le 15 avril 2023 dans le village des Baux-de-Provence où 150.000 personnes ont déjà pu l’admirer. C’est dire l’impatience de le voir enfin arriver à Bruxelles, lieu de naissance de Tintin et point de départ de beaucoup de ses aventures.

Magnifique montage lumière pour les "méchants"

Pour cela, il fallait que la société Culturespaces résolve un défi technique : réaliser une structure amovible où projeter cette transposition audiovisuelle de l’univers d’Hergé. En effet, les deux espaces de Paris et des Bouches-du-Rhône sont des lieux fixes où les spécialistes de Culturespaces ont réglé leurs projecteurs et leurs sons pour des dimensions précises. Mais il est cette fois question d’une exposition itinérante qui commence à Bruxelles et doit donc se déplacer par la suite. La société audiovisuelle a donc conçu ce grand espace de 800 m² avec ce cube central, une structure qui s’implante au cœur des Tour et Taxis, haut lieu des événements bruxellois, et qui pourra être transportée par la suite dans d’autres endroits.

L’inauguration de ce spectacle était planifiée ce 26 septembre, une date qui n’a pas été choisie au hasard puisqu’elle célébre exactement le 77e anniversaire du premier Journal Tintin, paru le 26 septembre 1946 en Belgique. ActuaBD était bien entendu invité à cette avant-première, et nous avons été séduits par la qualité du spectacle proposé.

Plus qu’une salle d’attente... un décollage imminent !

Il ne faut d’ailleurs même pas attendre d’être dans l’espace de 800 m² pour se retrouver plongé au milieu de l’univers d’Hergé. Le long couloir et la salle d’attente sont parés des décors d’un des plus célèbres albums de Tintin : On a marché sur la Lune. La fusée s’étale en immense format sur les murs du couloir, avant de se retrouver en 3 dimensions, dans une salle où même le plancher restitue l’ambiance lunaire.

Les murs permettent également de patienter agréablement : les différentes étapes de la réalisation d’une planche de Tintin y sont analysées, ainsi que les grandes dates marquantes dans la vie d’Hergé. De quoi discuter et échanger autour de cette série mythique, avant de plonger dans le grand spectacle qui suit.

L’avion de Tintin passe du sol aux murs

Nous vous avions déjà donné quelques indications sur le contenu de ce spectacle de 35 minutes dans un article précédent. Dès lors, nous n’entrerons pas trop dans les détails, histoire de vous laisser le plaisir de découvrir par vous-mêmes quelques-unes des belles surprises qui égayent ce cadre aux dimensions imposantes.

Qu’il suffise de mentionner que ce voyage au cœur de l’œuvre d’Hergé commence par les couvertures des albums, puis par une progression au sein de ceux-ci. Le démarrage avec les Soviets n’est pas oublié, et c’est là que Tintin s’anime progressivement, pour notre plus grand plaisir, avant de continuer avec les autres albums, dont une superbe scène de Tintin en Amérique qui constitue pour nous l’une des clous du spectacle.

Cette réussite n’était pourtant pas si évidente de prime abord. Il fallait effectivement trouver le juste milieu entre la conservation du trait d’Hergé et cette volonté de l’animer sans le galvauder. Un pari pleinement réussi, mettant en valeur l’art du découpage et la ligne du maître.

L’animation en respect du travail d’Hergé

Certaines séquences sont grandioses comme le train des Amériques et les profondeurs de la Licorne enfouie, d’autres sont presque émouvantes comme l’incontournable passage lunaire. On rit aussi, devant les pitreries d’Haddock et des Dupondt, et l’on tremble devant la très belle mise en scène des méchants. Une immersion qui ne se déroule pas uniquement sur les murs et le carré central, mais aussi sur les sols, rendant également hommage aux textes d’Hergé.

Les objets du mythe font cause commune avec les injures du Capitaine Haddock

L’implication des partenaires est donc largement à la hauteur de l’œuvre et du défi technique. Il était naturellement presque impossible d’éviter quelques aléas. Comme ces proportions écrasées pour que les vignettes carrés correspondent aux dimensions du cube, ou encore ce Tintin aux Picaros qui a dû se démettre une vertèbre en pleine action. Mais ce ne sont que d’infimes éléments qui ne verront pas la grande majorité des visiteurs. Comme nous, ils seront surtout subjugués par la beauté du spectacle, mis en valeur par une excellente bande sonore.

Un décollage devant les journalistes...

Un magnifique spectacle à vivre en famille ou entre amis, afin partager une nouvelle fois les émotions d’un univers qui parvient à se réinventer sans trahir la volonté de son auteur.