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Milo Manara enlumine Le Nom de la Rose d’Umberto Eco [VIDEO]

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 27 septembre 2023                      Lien  
ÉVÉNEMENT. C’est l’un des highlights de cette Rentrée : le célèbre roman d’Umberto Eco, un thriller médiéval moulte fois adapté à l’écran, monument d’érudition et d’intelligence, Le Nom de la Rose, est adapté en bande dessinée par le grand Milo Manara. On l’avait connu dessinateur de jeunes filles dénudées, le voici pourvoyeur d’un roman où l’on ne trouve que des messieurs en robe de bure, quoique... Le récit est celui d’un vieux moine, Adso de Melk, amené à accompagner, alors qu’il n’était qu’un novice bénédictin, un docte franciscain, Guillaume de Baskerville, envoyé par l’empereur, en l’an de grâce 1327, comme inquisiteur enquêter sur une série de meurtres étranges dans le monastère isolé où ils ont été perpétrés.

La bande dessinée de Milo Manara s’attache à être fidèle au texte d’Umberto Eco qui est à la fois un thriller passionnant et une longue réflexion sur l’histoire de l’Église, ses enjeux théologiques et ses combats qui vont l’amener à surmonter les contradictions sociales et théologiques à l’origine de quelques-uns de ses schismes majeurs aussitôt qualifiés d’hérésies.

Manara aborde l’œuvre avec humilité, dans un style sobre exempt de tout effet baroque -ce qui n’était pas le cas du film de Jean-Jacques Annaud par exemple. Et si le Guillaume de Baskerville d’Annaud était incarné par Sean Connery, celui de Manara est allé chercher le jeune Marlon Brando.

D’une manière générale, les portraits que dresse Manara sont d’un classicisme pour ainsi dire saint-sulpicien. On entre dns ses pages, non pas come en religion, mais comme dans un film.

Certes il s’agit, comme dans le roman d’Eco, d’un livre sur le Livre, d’un livre sur les livres, avec force référence et citations (pas du tout lourdes à digérer, rassurez-vous) mais que l’orfèvre de l’image qu’est Manara aborde notamment par la biais de marginalia, ces images dessinées par les copistes en marge des incunables et qui recèlent des scènes très drôles et même quelquefois pornographiques, ce qui ne laisse pas d’étonner voire de faire rire quand on les feuillète dans la maison de Dieu. Mais méfiez-vous : on ne rit pas impunément. De nos jours encore...

Nous avons dans cette interview demandé à Manara de nous parler d’Umberto Eco et de la manière dont il a abordé cette adaptation qui restera une référence marquante de sa biographie.

Profitez !

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782344049754

Le Nom de la Rose Glénat ✏️ Milo Manara 🎨 Simona Manara à partir de 13 ans France Marché de la BD : Faits & chiffres
 
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3 Messages :
  • Ah la la, c’est triste de voir vieillir l’auteur de Bergman dans (A SUIVRE), mais nous en sommes toutes et tous là ! Moins de testostérone pour ces Messieurs qui s’assagissent. Milo a dessiné admirablement d’adorables jeunes femmes, calquées sur les mensurations des pin-up de Playboy ! Et elles étaient le plus souvent plus subtiles que la cohorte de mâles en rut qui les suivaient !

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  • C’est bien de mettre en évidence l’importance d’Umberto Eco dans la reconnaissance de la bd italienne mais pas que.
    C’est un des premiers intellectuels à avoir traité de la bd comme un art aussi estimable que les autres arts dit majeurs

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  • Milo Manara enlumine Le Nom de la Rose d’Umberto Eco [VIDEO]
    28 septembre 2023 12:47, par Henri Georges

    Ce type (Milo Manara) est un trésor de franchise, d’humilité, de savoir et de gentillesse. Il répond aux questions dans notre langue, il encense ceux qui ont croisé sa route sans jamais se mettre en avant, il partage son savoir artistique, historique et professionnel gratuitement, jamais un mot acerbe... il n’a jamais cherché la lumière, merci à vous de nous l’éclairer

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