Sortant début mai seulement aux États-Unis, dans une fenêtre de tir extrêmement favorable en terme de programmation, The Avengers est promis à un bel avenir financier : ses recettes devraient dépasser celles de Iron-Man 2 qui avait atteint quand même un score de 623 millions de US$. C’est dire si la machine hollywoodienne compte sur ce blockbuster pour tirer le chiffre d’affaires de l’année.
Mais la Maison des idées Marvel, désormais filiale de Walt Disney Productions, sait qu’elle opère une manœuvre déjà ancienne et qui a bien fonctionné par le passé. Face à la prolifération des super-héros solitaires dans les années 1940, DC Comics avait réuni quelques-uns de ses personnages dans All-Star Comics #3 : The Flash, Hawkman, Green Lantern, The Spectre, The Sandman... dans une Justice Society of America qui préfigurait le front allié de la Seconde Guerre mondiale : Tous les super-héros étaient réunis face à une seule menace.
En 1946, Timely, ancêtre de Marvel, répliqua avec All Winners Squad réunissant Captain America, The Human Torch, Submariner, the Whizzer et Miss America...
Mais ce n’est que bien plus tard, avec des groupes chorals comme les X-Men ou Les Quatre Fantastiques que les groupes de super-héros prospèreront comme champignons sous la pluie. Ces réunions de super-héros finiront par un carnage généralisé, mais c’est une autre histoire...
L’idée est de fédérer des héros... fédérateurs pour doper les ventes et d’ouvrir des passerelles entre les différents univers, par capillarité, ose-t-on écrire.
Pour le film qui en est tiré, c’est Josh Whedon, le réalisateur des séries TV Buffy contre les Vampires et Angel qui, après avoir travaillé sans conclure sur un projet d’adaptation de Wonder Woman, prend les manettes de cette adaptation qui fait la part belle aux effets spéciaux et aux clins d’œil en direction des fans.
Face à tout groupe de justiciers, il faut un ennemi commun : ce sera Loki, le frère de Thor, qui dérobe une source énergétique susceptible de soumettre l’humanité. Le Shield, dirigé par Nick Fury et pour lequel Iron-Man travaille en lui fournissant un armement sophistiqué, réunit tous les super-héros disponibles et les met sous la direction du bon vieux Captain America, opportunément sorti de son hibernation. On y trouve le colosse vert de rage Hulk, l’espionne russe La Veuve noire, Œil-de-Faucon et bien sûr Thor qui se doit de régler cette histoire de famille aux conséquences planétaires.
Cela frise souvent l’invraisemblance mais le colis est ficelé avec humour et l’on se laisse emporter par le souffle épique du script. Les fans ne seront pas déçus et les amateurs de divertissement non plus.
Bien évidemment, Panini Comics ne rate pas l’occasion de mettre les épisodes classiques de la série mettant les Vengeurs en avant :
- L’Intégrale Avengers 1970 réunit les pages canoniques de la série réalisées par l’excellent duo John Buscema & Roy Thomas (qui étincèlera bientôt dans le mythique Conan le Barbare). On retrouve dans ces 12 épisodes La Panthère Noire, les débuts d’Arkon et Red Wolf, la Légion Fatale…
On retrouve l’efficace et talentueux Buscema, sur un scénario de Roger Stern cette fois, dans État de siège, l’un des arcs les plus célèbres des Vengeurs où ceux-ci se font traquer par des ennemis qui font le siège de leur manoir.
Enfin, dans une touche plus moderne, Panini Comics nous propose deux volumes qui recueillent l’intégralité de la série Dark Avengers réalisée par Brian Michael Bendis & Mike Deodato. Le scénario catastrophe s’est réalisé : Norman Osborn, le Bouffon Vert (rien à voir avec un parti politique bien connu) a réussi à réunir son propre groupe de Vengeurs, négatif du précédent. Le Règne Noir (Dark Reign) commence... On y retrouve Spider-Man et Venom, Œil de Faucon et Bullseye, Wolverine et Daken...
Les éditeurs y ont ajouté l’intégralité du crossover Utopia, signé Matt Fraction, Marc Silvestri & Terry Dodson, au cours duquel les Vengeurs Noirs affrontent un autre groupe choral célèbre, les X-Men.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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