Virginia quitte son boulot de petite employée de bibliothèque pour se rendre au chevet de sa mère, atteinte par la maladie d’Alzheimer, à la Nouvelle-Orléans où elle a grandi. Là, tandis que sa mère agonise, elle entame une liaison avec Dick, un musicien raté qui lui rappelle un ami d’enfance mort prématurément.
Virginia est ronde, tout en plis replets ; Dick est sec et anguleux ; l’un et l’autre ont appris à accepter de ne pas s’aimer. Cela parle de mémoire, de mélancolie, de l’acceptation tacite d’un destin médiocre.
On pourra soupçonner Dash Shaw, qui avait 22 ans lors de la réalisation de cette histoire, d’un brin de complaisance dans la noirceur ; mais le récit est parsemé de touches d’humour (certes cruel), et surtout on y retrouve le goût pour l’expérimentation graphique et narrative qui s’est exprimé par la suite, différemment et avec plus d’ampleur, dans Bottomless Belly Button.
(par Arnaud Claes (L’Agence BD))
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