Un projet à 10 millions d’euros.
Articulés sur l’album, les 64 décors du musical sont gigantesques. Ils changent toutes les deux minutes environ dans un spectacle long de 120 minutes et dont la scène occupe pas moins de 1000 m2. La chute d’eau (souvenez-vous, c’est là que se cache l’entrée du temple maya) nécessite une fosse de 30 mètres de profondeur. L’orchestre joue en live avec ses 16 musiciens ; quarante artistes : chanteurs, acteurs et danseurs se démènent sur scène et quelque cinquante machinistes actionnent une mécanique qui nécessite une cage de scène qui est la plus grande d’Europe. Si grande qu’il a fallu pour Paris la construire exprès car il n’existait pas dans la capitale française une scène qui dispose d’un espace aussi grand . Le budget est colossal : plus de dix millions d’euros, le risque est énorme.
Retardé pour des raisons techniques
Le défi n’est pas seulement financier, il est aussi stratégique : « C’est un risque énorme pour l’image de Tintin, nous confiait récemment Nick Rodwell. C’est un projet à l’opposé de la bande dessinée et de la modestie coutumière d’Hergé ! ». Les retards s’expliquent, selon le co-producteur belge Jacques Spainglaire, en raisons des difficultés techniques de la construction du théâtre. « Je suis en train de me battre avec un monstre d’aluminium et d’acier. » Il semble bien que le monstre est en passe de gagner, au point de compromettre l’entreprise si l’on en croit Le Journal du Dimanche daté du 19 octobre 2003. Celui-ci annonce que Jacques Spainglaire jette l’éponge : « C’est la première fois que je travaille en France, déclare-t-il. Et la dernière ». Les retards ont eu pour effet de multiplier les difficultés. Ainsi, le Salon des Antiquaires (du 7 au 17 novembre à Auteuil) a eu pour effet d’arrêter les travaux, les grues et les câbles électriques étant peu compatibles avec un salon commercial. A cela s’ajoute un conflit durable entre les co-producteurs, Jacques Marouani et Jacques Spainglaire, unis dans une société commune, Leda SA. Cet été, c’est le clash. Selon le JDD, Jacques Marouani aurait été débarqué du projet début juillet. Ce qui est curieux quand on sait que c’est précisément l’interface français de l’entreprise.
La décision est aux financiers
Son destin est aujourd’hui dans les mains des investisseurs qui doivent remettre au pot s’ils veulent voir le projet se concrétiser. Nick Rodwell est dans tous ses états. Le public aussi qui n’a pas été prévenu de ces retards successifs, comme le montrent les messages que nous recevons sur notre forum. La billetterie continue nous dit le JDD. S’il semble que la plupart des gens patientent, il arrivera bien un moment où les organisateurs seront mis face à leurs responsabilités. Espérons alors que Tintin aura trouvé alors un de ces tours de passe-passe comme le coup de l’éclipse qui lui a permis d’éviter de finir sur le bûcher
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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