Prenton travaille à Olloland, une mégalopole où fourmillent des milliers d’employés en costume gris, sous-payés, ne rêvant que d’une seule chose : accéder au pouvoir et à la reconnaissance !
Dans cette société où l’image est devenue la « référence », l’ombre holographique est une carte d’identité en 3D, implantée dès le plus jeune âge et qui se matérialise dès que l’on se trouve à proximité d’un miroir holographique. Les ombres sont la raison d’être sociale des gens, elles leur indiquent comment juger et considérer les personnes qu’elles rencontrent. Dans cette dictature du paraître, les personnes qui n’ont pas d’ombre holographique n’existent pas !
Désespéré de ne posséder qu’une trace holographique insignifiante au regard de son potentiel, Prenton fraude, et accède ainsi à un poste bien plus élevé. Mais, entre la dette dont il doit s’acquitter pour cette élévation sociale subite, et ses enquêtes dans les hautes sphères, chantage, sabotage, attentats et tueries deviennent vite son quotidien.
Mis à part un titre sibyllin, 317 East possède toutes les qualités d’une bonne série d’anticipation : un héros, simple mais révolté, dans une société ultralibérale où les relations sont biaisées par un nouveau mode de hiérarchie, ici symbolisée par un hologramme. Bien entendu, rien de tout cela n’est vraiment nouveau, empruntant à une multitude de références, L’âge de Cristal en tête, ce qui est loin de gâcher notre plaisir.
Le premier tome de cette trilogie nous livre un schéma, classique mais efficace, posant les fondations de ce monde, alternant scènes d’action et explications (plutôt fournies). Malgré quelques effets holographiques parfois un peu trop exotiques, on se laisse prendre très rapidement au jeu de puissances mises en présence.
Dernière surprise : ce premier tome se conclut sur une longue scène d’action, presque sans texte, ce qui change du dense récit précédent. Le lien avec une certain attentat terroriste récent sera facilement fait. Faisons confiance au jeune Robert Paquet pour ne pas tomber dans le piège facile de l’Ennemi public numéro un se terrant dans une grotte et lançant des messages vindicatifs au nez et à la barbe (!) des autorités.
(par Charles-Louis Detournay)
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