Comme pour le Pluto d’Urasawa, ce Chevalier Azur part d’un épisode du manga Astro Boy d’Osamu Tezuka, pour en livrer une version remaniée, réécrite. Celle-ci est le fruit du travail du duo Akira Himekawa, sur une proposition insistante de Tomoya Hirao, rédacteur en chef du magazine Kero Kero Ace de l’éditeur Kadokawa.
Cet épisode met lui aussi au second plan le personnage central d’Atom / Astro Boy pour donner la vedette aux personnages secondaires, l’un venant de Tezuka lui-même – le Chevalier Azur – quand l’autre se révèle inventé pour l’occasion.
La comparaison avec Pluto s’arrête cependant là : en termes de format (oneshot), de genre et de registre (traitement très shonen à destination d’un public d’enfants), cela n’a rien à voir. Par ailleurs, s’il s’en tire très correctement, ce Chevalier Azur n’a pas les mêmes ambitions ni prétentions que le travail d’Urasawa autour de l’œuvre d’Osamu Tezuka.
Le propos reste en effet assez schématique, pour ne pas dire simpliste . Il colle cependant assez étroitement à la dynamique narrative du Dieu du manga : l’action avance sur les chapeaux de roues et les situations sont posées et résolues à grande vitesse. Cela peut étonner aujourd’hui, tant les standards narratifs ont évolué dans le manga, mais cela reste cohérent avec le projet annoncé et le lectorat recherché.
L’apport original est donc plutôt à chercher du côté des personnages secondaires densifiés ou créés, dans les développements présentés. Le tout est sympathique, s’adressant toutefois davantage aux jeunes lecteurs qu’aux fans, souvent plus âgés du Maitre.
Il faut avoir en tête deux éléments pour appréhender la nature de ce projet de remake. Tout d’abord le public visé, celui du magazine Kero Kero Ace, dont le lectorat est très jeune (9-13 ans). Ensuite la réhabilitation d’un épisode d’Atom qui n’avait pas séduit son public lors de sa parution alors qu’il est aujourd’hui considéré comme une référence parmi les œuvres de Tezuka.
Cette nouvelle tente donc de faire renouer cet épisode illustre avec le public originellement visé. En espérant peut-être que ce titre puisse amener de jeunes amateurs de shonen vers les autres grandes œuvres de Tezuka...
(par Aurélien Pigeat)
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