Sortie de prison, sans point de chute, sans famille ou ami pour guider et accompagner. Alors Abel se fie au hasard, et notamment à un portable trouvé sur un banc. Puis une voiture imprudemment laissée sans surveillance. Il prend la route, avec une seule idée plutôt romanesque : retrouver la propriétaire de ce téléphone mobile, de l’autre côté de la frontière, direction l’Italie.
Avant l’intrigue, avant les personnages, Au Vent mauvais affiche un style. Esthétique d’abord : couleurs délavées, avec palette limitée, grandes cases assez sobres ; formel ensuite : l’album balance entre BD en voix off et roman en images. Pas de dialogues, ou presque, et une "bande son" soignée, avec plusieurs citations musicales joliment intégrées.
Le texte de Rascal contient de beaux moments, les commentaires désabusés d’Abel se posant élégamment sur des paysages tristes et nocturnes. Les illustrations de Thierry Murat, en revanche, n’offrent que des profils sommaires aux personnages, et affichent une sobriété extrême. Jusqu’à paraître secondaires par rapport aux narratifs. Au Vent mauvais en perd de la substance, et nous laisse souvent à distance du récit. Un peu dommage, d’autant que la chute, toujours dans la grande tradition roman noir, est très réussie.
(par David TAUGIS)
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