Demain est un autre jour - Par Keum Suk Gendry-Kim - Ed. (...)

Demain est un autre jour - Par Keum Suk Gendry-Kim - Ed. Futuropolis

Par Tristan MARTINE le 30 décembre 2023

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Demain est un autre jour - Par Keum Suk Gendry-Kim - Ed. Futuropolis

Une plongée dans la difficulté pour un couple coréen d’enfanter, entre FIV et désespoir. Un sujet universel par une autrice de bande dessinée qui a longtemps vécu en France.

Keum Suk Gendry-Kim est probablement la plus française des autrices de bande dessinée en Corée, puisqu’elle a résidé 17 ans en France, où elle a commencé à faire de la BD, comme elle nous l’expliquait en 2021.

Son œuvre prend pour cadre la Corée contemporaine, que l’on pense à la déchirure d’une famille séparée par la création de deux États en Corée, avec L’Attente, ou au développement récent d’une passion pour les chiens en Corée du Sud, dans La Saison des pluies.

Demain est un autre jour - Par Keum Suk Gendry-Kim - Ed. Futuropolis

Tous ses albums mêlent histoire nationale et histoire familiale pour finalement aboutir à une histoire universelle, ce qui est plus que jamais vrai dans son nouvel album, dans lequel l’autrice aborde la question de la maternité est des pressions que la société met sur les jeunes femmes pour enfanter, ici en Corée, mais cela pourrait se passer ailleurs… Dans ses récits historiques comme dans ses récits intimistes, la dessinatrice livre beaucoup d’elle-même et elle est partie de sa douloureuse expérience pour dresser le portait de Bada et San.

Ce jeune couple s’aime, mais ne parviennent pas à enfanter, malgré les multiples injonctions de leurs parents et amis respectifs. Ils finissent par consulter un médecin et apprennent leur infertilité. Commence alors un parcours du combattant ponctué de différentes fécondations in vitro, toutes plus douloureuses les unes que les autres, toutes vécues comme un échec de manière extrêmement culpabilisante.

L’album traite par touches pudiques du manque d’empathie du corps médical, de l’isolement progressif de la femme dans un couple qui s’étiole, des difficultés personnelles face à cette question du rapport à sa propre enfance et ses propres parents.

Le récit évite tout pathos et la monochromie noir permet de bien appréhender les émotions de Bada, jusqu’à l’épisode soudainement coloré : après le tempête, le calme estival d’un serein renoncement. Un album qui parlera probablement à bien des couples !

(par Tristan MARTINE)

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