En découvrant les vieilles photos que l’objet contient, la jeune femme va s’ouvrir à un autre monde, une époque disparue dont elle va s’efforcer de retrouver les traces dans le Paris d’aujourd’hui. Si on sait peu de chose d’elle, Béatrice possède un charme souligné par une forme de naïveté et de naturel sympathiques. Par delà la solitude et l’isolement, Béatrice prend la lumière au sein d’une ville surpeuplée et surchauffée en cette période de fête de fin d’année.
En ces temps de confinement, il est assez réjouissant et un peu décalé de suivre la jeune femme au cœur de la foule. Utilisant avec brio les effets des lumières de la ville, l’ambiance surchauffée des brasseries, l’auteur restitue avec tendresse l’atmosphère si particulière de ce conte de Noël urbain et surpeuplé .
Le principe de l’objet « transitionnel » représenté par ce sac mystérieux rouge, le recyclage du mythe de Faust : revivre une autre vie et ce qui va avec, sont certes des thèmes qui ont déjà servi mais Joris Mertens s’en acquitte fort honorablement.
Il reprend ces sujets de manière sensible et pudique dans un récit totalement muet, aux couleurs chatoyantes en rupture avec les séquences en niveaux de gris. L’ensemble se parcourt avec plaisir, surfant sur la nostalgie et l’émotion.
Une ballade dans le temps et l’espace qui tombent fort à propos et plus particulièrement par les temps qui courent !
(par Patrice Gentilhomme)
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