« Oui, génie, écrit-il dans sa livraison du Dimanche 28 décembre, je maintiens et que, par Abraracourcix, le ciel me tombe sur la tête si j’exagère ! ». Après avoir désigné Astérix comme le deuxième personnage qui chronologiquement a droit au titre de « premier résistant » : « sorte de minuscule David, malin, bagarreur, teigneux, indomptable, invincible… », accompagné de son ami Obélix « Goliath patriote », il poursuit en disant : « ces deux-là, issus de l’imagination de Goscinny, sont devenus des mythes. »
Recommandant la lecture du Dictionnaire Goscinny, il s’emballe, énonçant les faits de gloire du scénariste (« …deux mille et quelque personnages inventés par un génie. ») allant jusqu’à lui attribuer la création de Lucky Luke, mais bon, on peut être spécialiste de Sollers et pas de la BD. Sa conclusion est un hommage marqué à la bande dessinée : « La France ne sait pas honorer comme elle le devrait ceux qui ont de l’humour, ceux qui la font rire et qui enrichissent notre patrimoine et notre mémoire de créatures amusantes et poétiques dont chaque enfant aimerait être l’ami. Pourquoi n’y a-t-il pas plus de rues Goscinny, de bibliothèques Goscinny, de collèges Goscinny ? »
Rappelons que Bernard Pivot sait de quoi il parle : Goscinny, il l’a rencontré plusieurs fois. Il est notamment l’auteur d’une des meilleures interviews du scénariste, « René Goscinny s’explique », dans Lire en 1976. Il lui dit notamment dans cette interview : « Je crois […] que beaucoup de héros de bandes dessinées sont plus célèbres et le resteront plus longtemps que beaucoup de ceux qui passent à l’Académie. Entre le Sapeur Camembert et certains immortels… ».
Photo : Bernard Pivot © France 2
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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