Ben aurait-il rêvé trop fort ? Le voilà embarqué par une créature fantastique à la rescousse d’un royaume imaginaire, au grand dam de ses parents qui découvrent au petit matin sa chambre vide. La police ne trouve pas cette disparition cocasse. Les scénarios les plus noirs sont envisagés. Les parents se retrouvent accusés. Et continuent d’angoisser.... Jusqu’au retour de Ben, en pleine forme, et racontant une histoire aussi incroyable que bien construite. Ce voyage aurait eu vraiment lieu ? Impossible... Jusqu’à sa nouvelle escapade.
L’idée de départ, ce fantasme typiquement enfantin qui croise le morne quotidien d’une cité dortoir, est traitée par un duo Catalan, Josep Busquet et Alex Xoul, dans une ambiance feutrée, aux couleurs automnales. Si le développement, autour des disparitions successives de Ben, s’étire un peu paresseusement, c’est la vie des parents, et ses bouleversements, qui amènent le récit vers le drame. Ceux qui restent trouve alors un ton plus intéressant. Deux regrets cependant : une esthétique très espagnole qui rappelle davantage Prado que les intérieurs british, et un choix de titre français qui fait doublon avec des œuvres sans aucun rapport : le beau film d’Anne le Ny (2007) et le roman de Marie Laberge (2016).
Pour les superbes dernières pages, pour la description d’une famille qui sombre dans le chaos, cet album sensible parvient tout de même à marquer le lecteur tout en le berçant d’une troublante nostalgie.
(par David TAUGIS)
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