Comics en quarante-huit épisodes publiés en hebdomadaire, Futures End nous projette cinq années dans le futur de l’actuelle continuité DC Comics avec Terry McGinnis, le Batman Beyond d’un futur lointain, qui a voyagé dans le temps pour revenir à cette époque et empêcher l’annihilation, ou plutôt l’assimilation, de l’humanité pour une intelligence artificielle.
Ce qui frappe dans le récit choral proposant plusieurs intrigues parallèles dans ce troisième tome [1] de Futures End s’avère être, au bout d’une trentaine d’épisodes, la quasi-absence d’interaction entre les différentes intrigues qui semblent suivre leur progression de façon presque autonome.
Nous nous doutons bien que tous ces fils finiront par se rejoindre à un moment, par exemple dans le grand final de la série, mais cette organisation de récits en gigogne est sans doute l’une des raisons du peu de punch de ce tome. En effet plusieurs intrigues y trouvent des dénouements de mi-parcours qui mènent, pour le moment du moins, à des non-évènements sans grand impact pour le lecteur.
Ainsi la troupe levée par Green Arrow débarque à Cadmus Island pour libérer les héros de Terre-2 mais l’assaut tourne court et débouche sur pas grand chose, si ce n’est la destruction totale de l’île, laissant de nombreux personnages « morts »...
De la même façon, la troupe de Frankenstein réussit à revenir sur Terre et doit affronter le chef tyrannique de SHADE mais la seule chose à retenir dans l’immédiat se révèle être finalement l’existence de la menace « Brainiac ». Idem pour l’intrigue de John Constantine et de Superman ; lequel a droit à quelques pages sur le mode « tu dois accepter ton destin »...
Du côté de Tim Drake et Firestorm, le plat se révèle plus consistant avec la mort d’un personnage principal et l’avènement d’un nouveau super-héros… Mais tout aussi décevant, lorsque les péripéties de Terry McGinnis se révèle être une romance surgie un peu de nulle part.
Même le sympathique personnage de Fifty Sue se trouve en retrait de l’action, déboussolée par la « trahison » de Deathstroke, et dont les origines se trouvent résumées…… en une page ! Et ceci sans parler de personnages comme Grifter ou Mister Miracle, dont on se demande en fin de compte ce qu’ils font là...
Cependant l’élément le plus emblématique de cette errance, est certainement la grande menace présentée en fin du tome deux qui réapparaît uniquement à la fin de ce troisième tome, renforçant l’impression que l’action a été diluée et étirée pour retarder l’acte final.
En dépit de ces bémols, de ces rôles et de ces situations stagnantes, l’histoire n’en reste pas moins sympathique à suivre, grâce à des personnages attachants et à un graphisme stable et homogène pour ce type d’œuvre... (sauf l’épisode trente : une catastrophe !) Nous restons donc intrigués par l’arrivée de ces trois divinités artificielles que sont Brainiac, L’Oeil et Fifty Sue, et sur la façon dont leurs trajectoires vont forcément converger.
(par Guillaume Boutet)
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Futures End T3. Scénario : Brian Azzarello, Keith Giffen, Dan Jurgens & Jeff Lemire. Dessin : Collectif. Traduction Mathieu Auverdin. Urban Comics, collection "DC Renaissance". Sortie le 19 février 2016. 296 pages. 22,50 euros.
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Futures End sur ActuaBD :
Lire la chronique du tome 1,
Lire la chronique du tome 2.
[1] Les épisodes contenus dans Futures End T3 sont :
The New 52:Futures End #24-35 (octobre 2014 à décembre 2014).