Il y a un truc, évidemment. En réalité, cette « nouveauté » n’en est pas une. Il s’agit de la réédition sous un nouveau titre d’un album publié chez Dupuis en avril 1997 : Les Filles électriques [1]. Attiré chez Dupuis par Thierry Tinlot, Zep avait également publié dans Spirou le contenu d’un autre album, L’Enfer des concerts (octobre 1999), que Delcourt republiera en septembre sous le titre Happy Rock.
C’est triplement malin de la part de l’éditeur de la rue d’Hauteville car, en unifiant ces ouvrages sous un label générique, il réhabilite deux titres excellents de l’auteur suisse un peu passés inaperçus dans une collection qui a fait long feu, Humour Libre, pendant humoristique infructueux de la collection Aire Libre.
Cela permet aussi au label parisien de surfer sur le succès de Happy Sex, troisième meilleure vente de l’année 2009.
Et ça l’autorise enfin d’offrir à Zep une collection où il peut sans vraiment de contrainte décliner des thèmes humoristiques qui lui tiennent à cœur et qui lui permettent de sortir de l’univers enfantin de Titeuf.
Quant au lecteur qui n’aurait pas vu passer ce petit bijou, il retrouvera toute la verve d’un Zep enjoué, décalé et drôle, qui arpège sur les interrogations de la sexualité à l’adolescence. Il considère que cet âge est difficile car l’ado garde un esprit d’enfant avec une envie très forte d’être adulte, tout en ayant un corps pas trop raccord avec ses intentions : « Comme un déguisement mal ajusté » dit Zep avec un bon sens de la formule.
C’est irrésistible et interpellant puisque chacun de nous est passé ou passera par cet âge ingrat.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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