C’est le premier album de deux jeunes auteurs : Virginio Vona et Frédéric Christophe Gaffiat, alias Iah-hel, Le premier a étudié l’art et la bande dessinée à Rome, puis travaillé cinq ans comme designer dans un cabinet d’architecture avant de venir en France ; le second a un parcours de moniteur-éducateur social qu’il est contraint de quitter après un accident de ski. Il publie ses poésies sur un blog. L’un et l’autre se rencontrent dans une boite de design de sites Internet.
Iah-Hel a le verbe facile, imagé, voire incantatoire. Son univers de jeune chien fou fait penser aux premiers Druillet, ceux de Lone Sloane et de Vuzz. Des personnages allumés, secoués même, revenus de tout. L’Enfer de Dante est la référence du récit, théâtral au possible. Vona n ‘est pas en reste. On pense, en le regardant, au Tsutomu Nihei de Blame. Son dessin est une bouffée d’énergie, le sens y est presque toujours submergé par le geste.
Le lecteur subit un peu cette descente aux enfers et espère toujours que ce ne sera pas la sienne. Scène après scène, le rebelle Fenice combat contre des êtres qu’il ne connaît guère. Nous sommes dans un jeu de plateau. Ce premier récit met l’univers en place. Le lecteur est littéralement dans un train qui file à toute allure. Il ne sait pas où il va, mais il a le frisson.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion