S’il est une chose que Davy Mourier sait faire à la télé (sur la chaine des geeks : Nolife), c’est faire rire les gens grâce à ses grimaces et ses blagues potaches. Aussi quand il publie sa première bande dessinée, sommes-nous étonnés d’y trouver une autre facette de l’auteur, celle de ses sentiments enfouis, heureux ou tristes, qui se cachent derrière le masque de la bonne humeur.
Histoire la plus conséquente de l’album, Il était une fois...une fille que j’ai rencontrée deux fois. nous narre une histoire d’amour vécue par l’auteur. On y découvre un personnage angoissé, obsédé par la vieillesse et la mort, comme en témoignent ses implants capillaires et une vie passée à prolonger son enfance (les jeux vidéo, les livres...). Il rencontre une jeune fille qu’il connait depuis quelque temps via internet et avec qui il s’entend bien. Elle lui tape dans l’œil et c’est parti pour une parade amoureuse version 2.0 faite de rendez-vous avec jeu de piste, organisés grâce aux emails et à Google, sans compter les discussions tardives sur MSN...
Mais comment dire à la fille qu’il aime qu’elle lui plait quand l’un comme l’autre sont incapables d’exprimer leurs sentiments, préférant se replier sur eux-mêmes, avec l’écran comme protecteur, plutôt que d’en parler.
Avec un trait simple et un travail graphique effectué sur des photos des lieux fréquentés par les protagonistes, Davy Mourier fais passer ses sentiments grâce à sa manière de s’exprimer et de décrire les choses de façon simple mais mélancolique. On s’identifie facilement au "héros" qui évolue dans le même monde que nous, utilisant les mêmes outils que chacun...
En retournant l’album, on trouve en tête-bêche une histoire de 13 pages intitulé Papa, Maman, une maladie et moi ! qui retrace un passage vécu par la famille de l’auteur lorsque son père, véritable figure de l’homme fort et courageux, doit aller pratiquer une coloscopie et s’entendre peut être dire qu’il a un cancer.
On y découvre le père, la mère et le fils qui, ensemble, vont devoir faire face à cette nouvelle. Davy Mourier réalise 13 planches de 6 cases. "Papa", "Les autres", "Attente", "Regard", etc. sont les titres de chaque séquence-clé.
Bien que le dessin soit toujours très simple, ces 13 planches sont chargées en émotion, les textes abondants et souvent dramatiques sont mis en opposé avec un dessin ou une photo retouchée qui en atténuent le propos, par des références à Ken le survivant ou à Retour vers le futur.
Les fans de Davy adoreront. Les autres, peut-être, aussi.
(par Nicolas Depraeter)
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