En dehors de ses trois films-phares, Geant, A l’Est d’Eden et surtout la Fureur de Vivre, James Dean reste un vrai mystère. Cet album respecte la ligne habituelle de la collection Rebelles en fouillant le passé et la jeunesse de l’artiste. En montrant aussi à quel point Dean était carriériste, sûr de lui, assez cynique dans sa volonté farouche de réussir. Aujourd’hui, nous savons que l’accident de voiture qui lui a couté la vie a brisé incroyablement tôt une destinée de ténor du 7ème art. Mais quid de l’avant ?
Tout le talent du trio de cet album, c’est de tabler avant tout sur la période de galère de Dean, tous ces essais manqués, ces rôles qui lui échappent...
Ils mettent en avant ses soucis de look (ah, ces problèmes de lunettes !) et son ambiguité sexuelle.
Et si de nombreux aspects ne sont qu’effleurés, en particulier ses relations avec ses parents biologiques, le bouillonnement du scénario, bâti -comme de coutume dans cette collection- sur le mélange entre présent et flash backs, ne laisse pas s’installer l’ennui.
Le choix assez atypique du dessinateur italien Gamberini donne énormément de naturel aux personnages et aux décors. Ses couleurs directes s’accordent bien avec l’Amérique des années 50, même si son trait n’est pas toujours académique, ni aussi éclatant qu’un Dethorey ou un Lepage.
Les Charles n’ont pas voulu illustrer la période de gloire cinématographique de James Dean, et certains pourront en ressentir de la frustration. Mais ce choix volontairement réducteur fait d’autant plus ressortir les moteurs puissants de l’ambition chez ce comédien mythique.
(par David TAUGIS)
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